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À l’approche des municipales, pourquoi les Tunisiens s’en désintéressent?

by Sara
À l'approche des municipales, pourquoi les Tunisiens s'en désintéressent?

Alors que la Tunisie entre dans la seconde semaine de campagne pour les élections municipales prévues le 24 de ce mois, l'intérêt des citoyens pour ces élections semble diminuer. En effet, en dépit de l'approche imminente du vote, la campagne électorale reste terne et presque inexistante. Cela se produit dans un contexte où les forces d'opposition ont annoncé leur boycott des élections, refusant la trajectoire politique suivie par le Président Kais Saied. Ce désintérêt manifeste soulève des questions quant à l'avenir de la démocratie locale dans le pays et la participation citoyenne.

Campagne Électorale Peu Visible

La campagne a débuté le 2 décembre et se poursuit jusqu'au 22 du même mois, pourtant une promenade dans les rues de Tunisie révèle une absence notable d'activité électorale. Certains panneaux électoraux des candidats sont bien présents sur les murs de quelques écoles, mais ils ne semblent pas attirer l'attention. Ces élections locales constituent une phase clé dans l'établissement du système de gouvernance du Président Kais Saied qui est au pouvoir depuis 2019. Elles doivent former les conseils locaux, régionaux et provinciaux, en plus de choisir 7 membres du Conseil National des Régions et des Provinces par tirage au sort, équivalant à une seconde chambre parlementaire.

Un Air de Déjà-Vu

On observe les mêmes ambiances tièdes déjà perçues lors des législatives précédentes, convoquées par Saied pour remplacer le parlement dissout en juillet 2021. Ce même détachement, voire une boycott de la part d’une certaine population, vient confirmer les tendances déjà présentes. La dernière instance électorale, les élections législatives de décembre 2022, a vu une participation de seulement 11.2%. Ainsi, environ 90% des électeurs éligibles ont choisi de ne pas exercer leur droit de vote, traduisant un désaveu massif de la politique actuelle.

Des Citoyens Préoccupés par le Quotidien

La situation quotidienne difficile semble occuper l'esprit des Tunisiens, bien plus que la politique. La hausse des prix et la pénurie de produits essentiels, notamment le lait, le sucre, le café, l'huile végétale, la farine, le pain, le riz, les médicaments et les carburants, sont au centre des préoccupations. Les longues files d'attente, spécialement devant les boulangeries, en sont une illustration. L'opinion publique est ainsi divisée entre ceux qui ne savent pas qu'une échéance électorale est proche, et la partie de la population lasse des promesses non tenues, qui se désolidarise de ce processus politique.

La Tunisie actuelle présente une image électorale sous-estimée aussi bien par les seniors qui aspirent juste à vivre dignement que par les jeunes confrontés au chômage et à des problèmes sociaux. Les candidats eux-mêmes admettent un manque d'intérêt et d'engagement de la part de la population, accentué par un contexte économique et social en perte de vitesse.

Opposition et Boycott

S'ajoute à cela le boycott annoncé par plusieurs entités politiques opposées à la direction prise par le Président Kais Saied, jugeant qu'il s'est octroyé un pouvoir trop centralisé depuis son ascension à la tête de l'État. Ces partis soulignent l'importance de mettre en œuvre un cadre légal clair qui garantisse les prérogatives des conseils locaux, afin de renforcer la confiance dans le processus électoral.

En bref, l'absence de dynamisme dans la campagne actuelle et les divers appels au boycott reflètent une crise de confiance dans les institutions et mettent en lumière les défis auxquels la société tunisienne doit faire face pour ranimer l'intérêt politique de ses citoyens. Il reste à voir comment ces tendances influenceront la participation électorale et l'avenir politique du pays.

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