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La Communauté de l’Emmanuel, l’un des principaux mouvements catholiques d’inspiration charismatique en France, a annoncé avoir conclu un accord financier avec deux femmes qui accusaient l’un de ses membres prêtres, Benoît Moulay, de viols au Mans et à Rennes.
Accord financier pour réparer les préjudices
Dans un communiqué consulté par l’Agence France-Presse (AFP), la Communauté de l’Emmanuel a indiqué : *« Deux femmes du Mans et de Rennes ont demandé réparation auprès de la Communauté de l’Emmanuel pour les préjudices causés par M. Benoît M., ancien prêtre du diocèse du Mans et membre de la Communauté de l’Emmanuel. »* Le mouvement précise que Benoît Moulay a été *« renvoyé de l’état clérical par sentence canonique du 11 mai 2023, en raison d’abus sexuels et de pouvoir »*. Le montant de l’accord n’a pas été dévoilé.
*« Profondément marquée par ce que ces deux femmes ont vécu, la Communauté de l’Emmanuel souhaitait contribuer à la réparation des préjudices subis, »* ajoute le communiqué. L’accord conclu ne se prononce pas *« sur la responsabilité juridique »* de la communauté, selon le texte.
Les accusations d’emprise
Marie et Flore (prénoms d’emprunt) avaient assigné en juillet la communauté devant le tribunal judiciaire de Nanterre pour obtenir une réparation de leur préjudice. Elles accusent Benoît Moulay de les avoir violées en usant d’*« emprise »* sur elles, comme l’indique l’assignation consultée par l’AFP.
Marie, fidèle du diocèse du Mans, a déclaré que le prêtre l’avait violée digitalement pour la première fois en septembre 2010, avant de réitérer ces actes à plusieurs reprises par la suite. Flore, qui était son confesseur régulier, a subi des abus similaires. Selon l’assignation, le prêtre avait reconnu l’absence de consentement lors d’une procédure pénale classée sans suite à Rennes en juillet 2020.
Évolution de la situation au sein de l’Église
En avril 2024, un autre prêtre, ancien membre de l’Emmanuel, a été mis en examen à Tours pour viols sur deux femmes adultes, en abusant de son autorité. L’Église catholique, confrontée à de nombreux scandales de violences sexuelles, a mis en place plusieurs instances de réparation et cellules d’écoute pour les victimes.
La Conférence des évêques de France présentera en novembre son dispositif destiné aux victimes adultes de violences sexuelles au sein de l’Église, comme une tentative de répondre aux réclamations croissantes et de restaurer la confiance du public.