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Anne Genetet prend ses fonctions au ministère de l’Éducation nationale
Louise Sallé / Crédit photo : Quentin de Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP 21h06, le 23 septembre 2024
Ce lundi matin, Anne Genetet, nouvelle ministre de l’Éducation nationale, a officiellement pris ses fonctions. Bien qu’elle soit une macroniste de la première heure, sa notoriété reste limitée parmi le grand public, en particulier en ce qui concerne les questions d’éducation. Cette situation soulève des préoccupations parmi les syndicats qui abordent sa nomination avec une grande réserve.
Une profil controversé pour un ministère délicat
À 61 ans, Anne Genetet, députée des Français de l’étranger, est davantage reconnue pour son engagement dans les relations internationales que pour ses travaux en matière d’éducation. Sa récente nomination a donc surpris de nombreux acteurs du secteur, qui craignent un manque de légitimité et de connaissance des enjeux éducatifs. Louise Sallé, spécialiste de l’éducation chez Europe 1, indique que sa première intervention n’a pas su convaincre ses détracteurs.
Un discours qui suscite des interrogations
Lors de sa prise de fonctions, Anne Genetet a déclaré : « En entrant dans ce ministère, je pense à mon arrière-grand-mère, ma grand-mère, et ma belle-mère qui ont toutes œuvré en tant qu’AESH, professeures, ou directrices d’écoles. » Par cette affirmation, la nouvelle ministre souhaitait affirmer sa légitimité au sein de l’Éducation nationale.
Cependant, cette approche n’a pas suffi à rassurer Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des collèges et lycées, qui a fait valoir que l’origine familiale ne garantit pas les compétences nécessaires : « Ce n’est pas parce que ma mère était avocate que j’ai des compétences juridiques. » Il reconnaît également que si la nouvelle ministre aura des conseillers compétents, cela ne lui apporte pas de tranquillité d’esprit. Il souligne que le dernier ministre avec un profil similaire était Amélie Oudéa-Castéra, et il espère éviter de revivre les mêmes difficultés.
Les objectifs d’Anne Genetet
À l’instar d’Amélie Oudéa-Castéra, Anne Genetet semble vouloir suivre les traces de Gabriel Attal en appliquant des mesures visant à améliorer le niveau des élèves. Dans son discours, elle a réaffirmé que « le navire ne changera pas de cap ». Elle devra également avancer rapidement sur la réforme de la formation des enseignants pour stimuler l’attractivité de ce métier critique et négocier avec Bercy concernant le budget de son ministère, qui pour l’heure, semble insuffisant.
La nomination d’Anne Genetet au sein de l’Éducation nationale soulève donc des interrogations significatives quant à sa capacité à guider ce domaine vital pour l’avenir de la France. Les syndicats, représentant une partie essentielle de cet écosystème, restent vigilants face à cette nouvelle direction.