« Aquaman et le Royaume perdu » : attentes déjouées par une suite honorable
En règle générale, lorsqu’un film n’est pas proposé en projection presse, les signaux semblent négatifs. C’est avec cette appréhension que la rédaction de 20 Minutes a assisté à l’avant-première publique au Pathé Ivry, pour se forger une opinion sur « Aquaman et le Royaume perdu ». Contre toute attente, la réalisation de James Wan s’est révélée être loin de la catastrophe présumée. Il s’agit d’une continuation respectueuse qui saura contenter les adeptes du premier opus.
Dans cette suite, Jason Momoa continue de rayonner dans la peau du héros aux écailles d’or, éclipsant par son charisme un scénario qui ne brille pas par sa complexité. L’antagoniste principal, Black Manta, incarné par un Yahya Abdul-Mateen II plein de véhémence, est animé par un désir de vengeance envers Aquaman et une ambition de destruction mondiale. Les issues possibles de ses entreprises paraissent assez prévisibles.
Les rôles féminins en question
L’une des interrogations majeures portait sur le personnage d’Amber Heard, Mera, suite à sa controverse médiatique avec Johnny Depp. Bien que figurant en troisième position au générique, ses apparitions à l’écran se trouvent singulièrement réduites. Il reste cependant difficile d’établir un lien direct avec ses démêlés judiciaires. Nicole Kidman, également à l’écart des affaires de justice, bénéficie pas davantage de présence scénaristique.
Des liens fraternels renoués
Patrick Wilson, qui interprète Orm, le frère d’Aquaman, jouit d’une meilleure fortune. Repris de sa torpeur carcérale dans un désert aride, Orm se voit offrir la chance d’épauler le protagoniste dans sa quête. Par ailleurs, tous les acteurs semblent avoir goûté aux plaisirs d’un rajeunissement numérique, garantissant un visuel impeccable, quoique leurs performances ne manquent pas d’exagérations dramatiques.
Le bestiaire fantastique
S’il faut souligner un point positif de cette suite, c’est sans doute le cortège de créatures fantastiques évoquant un mélange entre « Avatar » et « Splatoon ». Leur design est à la fois charmant et impressionnant, allant d’une pieuvre diaphane à un roi-poisson dont la voix originale est celle de l’inimitable Martin Short. L’aspect visuel est toujours aussi flamboyant, avec une prédilection pour les tons fluo, que ce soit dans les décors ou les costumes.
Une dimension écologique
La défense des océans, une cause à laquelle Jason Momoa est particulièrement attaché, confère au film une sympathie naturelle. Le message écologique et l’appel à l’harmonie universelle porté par Aquaman sont des thèmes louables. Ces éléments justifient une certaine mansuétude à l’égard de cette nouvelle aventure, bien qu’il semble improbable qu’un troisième volet soit nécessaire.
Si « Aquaman et le Royaume perdu » ne révolutionne pas le genre, il n’en demeure pas moins un divertissement honnête pour ceux qui se sont régalés du premier chapitre.