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En Ukraine, la situation reste alarmante avec des attaques répétées de drones russes ciblant délibérément des civils. Ce phénomène est particulièrement prononcé le long du fleuve Dnipro, où les habitants rapportent être utilisés comme cibles d’entraînement par les forces russes.
Attaques à Nikopol
Dmytro Osyka, un résident de Nikopol, décrit l’ampleur des attaques : « Pratiquement toutes les armes disponibles s’abattent sur notre ville – drones kamikazes, artillerie lourde, roquettes, bombes au phosphore, obus et munitions à fragmentation. » Nikopol, se trouvant à environ 15 kilomètres des positions russes, subit des bombardements incessants depuis plus de deux ans, en grande partie par des soldats russes stationnés autour de la centrale nucléaire de Zaporizja.
Osyka pense que sa ville est devenue un terrain d’entraînement pour les nouvelles recrues russes. « Des pilotes de drones fraîchement diplômés et des soldats d’artillerie sont envoyés à des positions russes pour bombarder Nikopol, touchant des véhicules civils, des infrastructures critiques et des véhicules de secours. »
Cherson, une ‘safari humaine’
Dans la ville de Cherson, les soldats russes prennent également pour cible des civils, qui décrivent les attaques comme une ‘safari humaine’. Les drones traquent les habitants et larguent des grenades depuis les airs, selon des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux.
Malgré les affirmations de la Russie selon lesquelles seules des cibles militaires sont visées, de nombreux témoignages et vidéos montrent le contraire. Les populations des zones touchées rapportent que les attaques sont des exercices pour les pilotes russes, car les conditions sont supposément plus favorables que sur le front dans le Donbass.
Augmentation des attaques et conseils de sécurité
Le nombre d’attaques de drones a considérablement augmenté ces derniers mois. Oleksandr Prokoedin, un responsable local, a déclaré que les civils sont attaqués dans des situations quotidiennes : « Les gens sont frappés alors qu’ils marchent dans la rue, conduisent, font du vélo ou se tiennent près de leur maison. » En juillet et août, Cherson a enregistré une moyenne de cent attaques de drones par jour.
Les autorités recommandent aux habitants de se protéger en cas d’alerte. « Si vous n’avez pas le temps de vous rendre à un abri, courez vite en changeant de direction tous les sept à dix mètres pour rendre plus difficile la visée des drones, » explique Prokoedin.
Témoignages de survivants
Anastasia Pavlenko, une habitante de Cherson, a survécu à une attaque de drone fin septembre. Alors qu’elle faisait du vélo, un drone l’a suivie et a largué une grenade sur elle. « La grenade a roulé sur mon corps et a explosé à mes pieds », raconte-t-elle, précisant qu’elle a été gravement blessée mais qu’elle est reconnaissante d’être en vie.
Réactions et défense
Face à cette situation précaire, certains habitants de Nikopol, comme Osyka, choisissent de rester et de défendre leur ville. Il dirige une initiative locale visant à aider l’armée en fabriquant des dispositifs pour brouiller les signaux des drones russes, ce qui pourrait les faire tomber.
Malgré cette résistance, les attaques continuent de causer des pertes civiles tragiques le long du Dnipro, illustrant l’urgence de la situation en Ukraine.