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Bruno Retailleau et l’actualité de l’immigration en France
Lors d’une interview accordée à LCI, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a abordé plusieurs thèmes sensibles concernant l’immigration et la sécurité en France. Voici les principales déclarations issues de cet entretien, qui ont suscité de vives réactions.
Un mois d’octobre sous tension
Bruno Retailleau a prévenu que le mois d’octobre s’annonce « dangereux » en matière de risque terroriste. Il a rappelé que le 7 octobre marque l’anniversaire d’un pogrom en Entité sioniste, coïncidant également avec des fêtes juives importantes. Dans ce contexte, il a demandé aux préfets de redoubler de vigilance, tout en les exhortant à signaler ou interdire des manifestations jugées dangereuses pour l’ordre public.
Réformes des OQTF nécessaires
Le ministre a exprimé sa consternation suite au meurtre de Philippine, commis par un individu sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il a ainsi plaidé pour un « changement » de la législation, affirmant que les règles actuelles ne protègent pas efficacement la société. Retailleau propose de modifier la durée de détention dans les Centres de rétention administrative (CRA) et de restreindre l’octroi de visas aux pays réticents à accueillir des personnes sous OQTF.
Une position claire sur l’immigration
Concernant l’immigration, Bruno Retailleau a manifesté son soutien à la « double peine », c’est-à-dire l’expulsion systématique des étrangers ayant purgé une peine. Selon lui, un étranger condamné n’a plus sa place sur le sol français. Il a également regretté l’impossibilité d’organiser un référendum sur l’immigration, un souhait formulé depuis plusieurs années par le Rassemblement National. Pour lui, cela nécessiterait une révision constitutionnelle, qu’il juge complexe à réaliser avec la majorité actuelle.
Société multiculturelle : des réserves exprimées
Bruno Retailleau a partagé ses inquiétudes quant au modèle de société multiculturelle, qu’il considère à risque de dériver vers une « société multiraciste ». Son avis est que cette approche pourrait engendrer des tensions violentes entre différentes communautés. Il a souligné l’importance de maintenir l’espace public régi par la République, en appelant à une séparation symbolique entre affaires privées et question collective.
Poses sur la GPA et le mariage homosexuel
Sur le sujet du mariage homosexuel, auquel il s’était opposé en 2013, le ministre a affirmé qu’il ne renie jamais ses convictions, même si celles-ci ne sont pas majoritaires. À propos de l’évolution vers la Procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes, il a averti que cela pourrait mener à la légalisation de la GPA (Gestation pour autrui), qu’il qualifie de « marchandisation du corps humain ».
Réactions et débats suscités
L’interview de Bruno Retailleau a généré un éventail de réactions sur les réseaux sociaux. Prisca Thévenot, ancienne porte-parole du gouvernement, a insisté sur la possibilité de discuter immigration sans dénigrer les Français d’origine immigrée. Elle a souligné l’importance de distinguer entre immigration légale et illégale, affirmant que la confusion profitait au Rassemblement National. En revanche, Marion Maréchal, eurodéputée d’extrême droite, a salué les propos du ministre, les qualifiant de « réjouissants ».