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La Commission européenne interroge YouTube, Snapchat et TikTok sur leurs algorithmes
Ce mercredi, la Commission européenne a demandé des informations à YouTube, Snapchat et TikTok concernant leurs algorithmes. Cette initiative vise à examiner les contenus jugés « nuisibles » mis en avant par ces plateformes. Les entreprises disposent d’un délai d’un peu plus d’un mois pour répondre aux requêtes de Bruxelles.
Des préoccupations face aux risques associés aux algorithmes
Les algorithmes des grandes plateformes numériques sont sous le radar de la Commission européenne. À cette occasion, l’exécutif européen a sollicité des précisions sur « la conception et le fonctionnement de leurs systèmes de recommandation ». L’accent est mis sur le besoin de protéger les mineurs face à des contenus jugés « nuisibles », et la Commission a souligné que ces plateformes doivent « évaluer et atténuer adéquatement les risques » liés à leurs services en ligne, comme les impacts potentiels sur la santé mentale des utilisateurs.
Le cadre réglementaire du DSA
Ces exigences s’inscrivent dans le cadre du règlement sur les services numériques, connu sous le nom de Digital Services Act (DSA). Adopté à la fin de l’année 2022, ce règlement est entré en vigueur le 17 février dernier. Il impose plusieurs obligations aux plateformes en ligne dans l’Union européenne, notamment en matière de protection des utilisateurs contre les contenus illégaux. Parmi ces obligations figurent la mise en place d’un système de signalement, l’obligation d’agir rapidement pour retirer les contenus illicites et d’informer les autorités judiciaires en cas de « infraction pénale grave ».
Date limite : 15 novembre
Les demandes d’information visent spécifiquement YouTube et Snapchat, qui doivent fournir des « informations détaillées sur les paramètres utilisés par leurs algorithmes pour recommander du contenu », ainsi que sur leur rôle dans l’amplification de certains risques. La Commission s’intéresse également aux mesures prises par ces plateformes pour limiter la diffusion de discours haineux et de drogues illégales.
Quant à TikTok, la plateforme est sollicitée pour apporter plus d’informations sur ses efforts pour « éviter la manipulation de son service par des acteurs malveillants » et « atténuer les risques pour les élections, le pluralisme des médias et le discours civique ». Les réponses de ces trois plateformes doivent parvenir à la Commission avant le 15 novembre. Selon les travaux d’évaluation des réponses, la Commission pourra décider des prochaines étapes à suivre.
TikTok déjà sous surveillance
Cela n’est pas la première fois que la Commission européenne se concentre sur TikTok dans le cadre du DSA. Au printemps dernier, une enquête avait été ouverte concernant l’application TikTok Lite, qui récompensait le visionnage de vidéos. Cette application, lancée en France et en Espagne, avait été temporairement suspendue dans l’attente des résultats de l’enquête, Bruxelles ayant évoqué des « risques graves pour la santé mentale des utilisateurs ». En août, TikTok s’engageait à retirer définitivement ce service de l’Union européenne, un pas significatif vers la mise en œuvre des règles du DSA.
En outre, plusieurs enquêtes similaires sont actuellement en cours à l’encontre d’autres plateformes, notamment AliExpress, Facebook et Instagram, tout en poursuivant des sujets liés à la concurrence dans le cadre de la Digital Markets Act (DMA). Ainsi, la Commission européenne semble déterminée à imposer des normes strictes aux géants du numérique, avançant « à pleine vitesse », comme l’a affirmé Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence.
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