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Gérald Darmanin s’oppose au projet de budget 2025 du gouvernement Barnier
Invité sur Franceinfo ce jeudi, l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a exprimé son désaccord « inacceptable » concernant le projet de budget présenté par le Premier ministre Michel Barnier. Ce dernier doit soumettre le projet de loi de finances pour 2025 lors du Conseil des ministres prévu le 10 octobre prochain.
Une vive critique de la trajectoire budgétaire
Gérald Darmanin n’est pas convaincu par les choix budgétaires de Michel Barnier. Ce dernier souhaite réduire le déficit à 5% dès l’année prochaine et à 3% d’ici 2029. Pour atteindre cet objectif, il est prévu de réaliser 60 milliards d’euros d’économies en 2025, alors même que le déficit du pays devrait dépasser 6% d’ici la fin de l’année.
L’ancien ministre a souligné : « annoncer 60 milliards d’euros, ça se discute. Aujourd’hui, il veut absolument faire 3% en 2029 de déficit, et faire 5% l’année prochaine. Ce n’est pas forcément 60 milliards et puis c’est tout », a-t-il déclaré.
Des hausses d’impôts controversées
Le gouvernement a annoncé que l’effort budgétaire serait divisé en deux tiers pour des baisses de dépenses et un tiers pour une hausse de la fiscalité. Cela inclut des augmentations d’impôts qui toucheraient principalement les grandes entreprises et les 65 000 contribuables les plus fortunés. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a précisé qu’il est légitime de demander à certaines personnes de participer à cet effort. Toutefois, Gérald Darmanin a riposté : « Je ne voterais pas une augmentation d’impôt. C’est une mauvaise direction, c’est la direction François Hollande. »
Cette position est également partagée par Roland Lescure, ancien ministre de l’Industrie, qui a déclaré qu’il voterait probablement contre une hausse de l’impôt sur les sociétés, soulignant la nécessité de maintenir la compétitivité pour préserver des millions d’emplois.
Appel à des réformes structurelles
Suite à la déclaration de politique générale du Premier ministre, Gérald Darmanin s’interroge sur les réformes proposées par Michel Barnier. Il a critiqué le gouvernement pour ses intentions de revenir sur certaines réformes passées, notamment celle des retraites, alors que Barnier a évoqué la possibilité de rouvrir le débat à ce sujet. En ce qui concerne l’assurance-chômage, Darmanin a pointé que cette réforme semblait être mise de côté.
Pour lui, le redressement de la France doit passer par une communication claire sur les objectifs futurs : « Il faut expliquer ce qu’on va faire du pays », a-t-il insisté.
Tensions croissantes entre le gouvernement et les parlementaires macronistes
Les tensions autour du projet de budget 2025 révèlent une fracture grandissante entre Matignon et les députés de la majorité présidentielle. La récente conversation entre Michel Barnier et Marine Le Pen, où le Premier ministre s’est montré conciliant, a provoqué des mécontentements. De plus, des échanges tendus entre Barnier et Gabriel Attal ont exacerbé le climat déjà agité au sein de la majorité.
Gérald Darmanin a résumé la situation en déclarant que « ce n’était pas nécessaire », suggérant que le Premier ministre aurait dû s’adresser avec la même considération à ses collègues qu’à l’opposition.
À l’Assemblée nationale, l’atmosphère est lourde, les députés macronistes se sentant parfois maltraités dans les échanges avec le Premier ministre. Les débats sur le projet de loi de finances promettent d’être particulièrement animés, avec des avertissements de nombreux membres de la majorité qui menacent de ne pas voter le budget tel qu’il est prévu.