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La vison de Christine Lagarde sur les fusions bancaires en Europe
Lors d’une audition au Parlement européen, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a exprimé son opinion sur l’importance des fusions bancaires transfrontalières au sein de l’Union Européenne. Elle a indiqué que ces fusions étaient jugées « souhaitables » pour améliorer la compétitivité des établissements financiers européens, dans un contexte où UniCredit, une banque italienne, envisage de racheter Commerzbank, une banque allemande.
Des fusions nécessaires pour rivaliser à l’international
Christine Lagarde a souligné que des fusions bancaires entre institutions européennes capables de rivaliser avec des géants mondiaux, tels que les banques américaines et chinoises, sont essentielles. Selon elle, ces rapprochements pourraient permettre aux banques de l’UE d’atteindre une taille et une diversité suffisantes pour être compétitives à l’échelle mondiale.
La surveillance des fusions par la BCE
Au cours de son intervention, Mme Lagarde a également abordé la question du rôle de la BCE dans la facilitation des fusions transfrontalières et les potentielles interférences des autorités nationales dans de telles transactions. Elle n’a pas spécifiquement commenté le cas d’UniCredit et Commerzbank, bien qu’elle ait fait savoir que toutes les fusions ne sont pas nécessairement bénéfiques et que les risques associés doivent être pris en compte par les différents acteurs impliqués.
Le cas d’UniCredit et Commerzbank
Actuellement, UniCredit augmente sa participation dans Commerzbank, atteignant bientôt 21%. Le groupe italien manifeste de manière claire son intention de soumettre une offre de rachat. Dans ce cadre, le mécanisme de surveillance unique (MSU) de la BCE devra s’assurer qu’UniCredit respecte les règlements en matière d’acquisition de participations significatives dans une autre banque.
UniCredit a également sollicité l’approbation de la BCE pour augmenter sa participation à 29,99%, un seuil juste en dessous de celui qui obligerait à faire une offre d’achat en Allemagne. Cependant, l’État allemand demeure sceptique face à cette opération, n’ayant pas de moyens directs pour entraver les ambitions d’UniCredit.
Les enjeux pour la concurrence et le système bancaire européen
Monika Schnitzer, présidente d’un groupe d’experts économiques conseillant le gouvernement allemand, a déclaré qu’il appartenait à la BCE et à la Commission européenne d’évaluer le risque systémique potentiel découlant d’un rapprochement entre ces deux grandes banques. Elle a précisé que la Commission européenne devait également examiner l’impact sur la concurrence.
Enfin, certains experts estiment que la démarche d’UniCredit pourrait mener à l’émergence de nouveaux champions européens dans le secteur bancaire, renforçant ainsi la position des banques de l’UE face aux acteurs mondiaux.