La Suisse refuse de bannir le Hezbollah malgré les pressions
Cette semaine, le gouvernement suisse a rejeté une demande de certains comités du parlement visant à imposer une interdiction sur le Hezbollah libanais, affirmant qu’une telle interdiction ne remplissait pas les conditions requises.
Bien que le Conseil fédéral suisse (gouvernement) ait précédemment proposé une loi interdisant explicitement les activités du mouvement islamiste Hamas et de soutenir ce dernier, il a précisé dans son refus qu’il n’est pas possible d’interdire le Hezbollah en tant que menace pour la sécurité selon la loi sur le renseignement du pays, car la législation actuelle exige des sanctions ou une interdiction par l’ONU pour appliquer une telle mesure.
Le Conseil fédéral a également expliqué que l’interdiction du Hamas était due aux « attaques terroristes sans précédent » survenues le 7 octobre 2023, en accord avec l’interdiction des organisations au cas par cas et pour des « raisons très graves », selon leur interprétation.
Il a ajouté que « l’interdiction des organisations doit continuer à suivre cette ligne politique », considérant qu’il est « inapproprié » de promulguer une nouvelle loi pour interdire le Hezbollah.
De son côté, la commission de la sécurité du parlement a déclaré que « le Hezbollah, tout comme le Hamas, est une organisation terroriste islamiste extrémiste responsable d’actes de violence et de violations des droits de l’homme », ce qui « représente une menace pour la stabilité de l’ensemble de la région ». Elle a appelé le gouvernement à « émettre une interdiction globale du Hezbollah ».
Selon l’agence de presse suisse Keystone-ATS, le parlement examinera la position du gouvernement lors de sa session qui se tiendra du 2 au 20 décembre, et votera également sur un projet de loi interdisant le Hamas pour une durée de cinq ans, conformément au projet de loi.
Cette décision du gouvernement suisse intervient après l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, qui a débuté mercredi matin et a mis fin à des frappes réciproques commencées le 8 octobre 2023, se transformant en une guerre à grande échelle au cours des deux derniers mois.
Il est à noter que le gouvernement suisse a annoncé qu’il était contraint d’arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant s’ils venaient sur son territoire, en vertu des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale.
Ingrid Reiser, porte-parole du ministère de la Justice et de la Police fédérale suisse, a déclaré que la Suisse avait ratifié le Statut de Rome, qui constitue le cadre juridique de la Cour pénale internationale, en 2001. Elle a confirmé son soutien à la Cour et à son indépendance dans sa lutte contre l’impunité.
Avec le soutien des États-Unis, Israël commet depuis le 7 octobre 2023 un génocide à Gaza, faisant plus de 148 000 victimes parmi les Palestiniens, dont la plupart sont des enfants et des femmes, avec plus de 10 000 disparus, au milieu d’une destruction massive et d’une famine ayant tué des dizaines d’enfants et de personnes âgées, dans l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.