Sommaire
Une Réduction de la Collecte Laitière par Lactalis
Le géant laitier Lactalis a annoncé mercredi qu’il réduira de 8,8 % les volumes de lait collectés en France à partir de la fin de l’année 2024 jusqu’en 2030. Cette décision vise à recentrer l’entreprise sur les produits jugés « mieux valorisés » sur le marché français. La réaction des agriculteurs a été immédiate, qualifiant cette annonce de véritable « déflagration », selon la FNSEA.
Des Volumes Impactés et des Éleveurs Inquiets
Lactalis, leader mondial dans le secteur du lait, a précisé que cette réduction entraînera une baisse d’environ 450 millions de litres de lait par an, sur un total d’environ 5,1 milliards de litres collectés auprès des éleveurs français. Le groupe justifie cette diminution par la nécessité de se concentrer davantage sur les produits de grande consommation, qui sont considérés comme moins exposés aux fluctuations des marchés internationaux.
Pour atténuer l’impact de cette décision sur les éleveurs de vaches laitières, déjà affectés par plusieurs crises sanitaires, Lactalis s’engage à ce que la réduction soit progressive entre 2024 et 2030. La première phase touchera 320 millions de litres, principalement dans les régions est et sud des Pays de la Loire d’ici 2026. De plus, un contrat avec une coopérative ne sera pas renouvelé à l’horizon 2030.
Réactions au Sein du Secteur Laitier
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a exprimé ses vives inquiétudes sur France Info, qualifiant la situation de « déflagration pour le milieu laitier ». Il a souligné l’importance pour les producteurs de pouvoir compter sur une structure solide pour la collecte de leur lait : « Quand vous êtes collecté par le numéro un mondial, vous avez le sentiment que vous êtes avec quelqu’un de fiable », a-t-il déclaré.
Rousseau a averti que les discussions sur cette situation prendront du temps et qu’il est encore « trop tôt » pour évaluer combien de troupeaux pourraient disparaître suite à cette annonce.
Un Contexte de Crises Multiples
Cependant, la détérioration des conditions au sein du groupe Lactalis n’est pas une surprise pour Rousseau. Au printemps dernier, après plusieurs années de tensions sur le sujet, Lactalis avait annoncé une nouvelle formule de calcul du prix du lait, augmentant le tarif à 425 euros pour 1 000 litres, prenant en compte le « prix de revient agricole ». Le problème persistant de la gestion de la production laitière témoigne des défis auxquels fait face le secteur.
Alors que Lactalis entend réduire sa collecte de lait, des interrogations demeurent quant à l’avenir des éleveurs et à la viabilité de leurs exploitations dans un contexte déjà fragile.