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L’alerte de Lagar sur la guerre commerciale et ses conséquences
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a averti que les conséquences d’une éventuelle guerre commerciale mondiale seraient globalement négatives pour tous. Elle a souligné que cette guerre ne servirait les intérêts d’aucune des parties impliquées, que ce soit l’Europe, les États-Unis ou d’autres régions.
Les répercussions sur l’économie mondiale
Lors d’une interview accordée au Financial Times, Lagarde a indiqué qu’une telle guerre pourrait entraîner une baisse significative du produit intérieur brut mondial.
Elle a exhorté les dirigeants politiques de l’Union européenne à collaborer avec le président élu américain, Donald Trump, concernant les tarifs douaniers et à acheter davantage de produits fabriqués aux États-Unis, tout en mettant en garde contre une guerre commerciale potentiellement dévastatrice qui pourrait annihiler la croissance économique mondiale.
Une approche stratégique face à la menace
Lagarde a noté que l’Europe doit adopter une « stratégie de chèque » lors du mandat de Trump, en suggérant d’acheter certains produits américains, tels que le gaz naturel liquéfié et des équipements de défense. Elle a ajouté que cela représente un scénario préférable à une approche de représailles qui pourrait conduire à une spirale de sanctions où personne ne sortirait gagnant.
La Commission européenne, responsable de la politique commerciale des 27 États membres de l’UE, examine encore la manière de réagir à cette situation.
Compétitivité de l’Europe en jeu
Lagarde a convenu avec son prédécesseur Mario Draghi que l’Union européenne doit prendre des mesures audacieuses pour restaurer sa compétitivité économique, en particulier face à la montée des États-Unis ces dernières décennies. Elle a déclaré : « L’Europe est en retard, mais je ne peux pas dire qu’elle ne peut pas rattraper son retard ».
Les économistes estiment que la menace de Trump de mettre en place des tarifs douaniers élevés sur les exportations chinoises vers les États-Unis pourrait inciter les fabricants de Pékin à inonder le marché européen de leurs produits, posant un risque supplémentaire pour la compétitivité locale.
La réponse à la pression économique
Cette inondation de produits bon marché pourrait exacerber les tensions entre l’Union européenne et la Chine, un de ses principaux partenaires commerciaux, et exercer une pression supplémentaire sur une région qui souffre de récession économique depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19.
Lagarde a souligné la nécessité pour les décideurs politiques de surveiller de près les scénarios de « réacheminement » des marchandises chinoises vers l’Europe.
Un futur incertain
Bien que Lagarde ait déclaré qu’il était encore trop tôt pour évaluer les effets des tarifs douaniers américains sur l’inflation dans la zone euro, elle a noté que, globalement, l’impact serait légèrement inflationniste à court terme, en raison d’une possible diminution de l’activité économique et de la volatilité des taux de change.
La perception de l’économie européenne
Interrogée sur l’idée que l’économie européenne serait devenue obsolète au point de se transformer en « musée », Lagarde a répondu avec humour : « C’est un musée très attrayant », soulignant l’innovation présente à travers le continent.
Elle a pris l’exemple du secteur agricole néerlandais, affirmant : « Savez-vous que les Pays-Bas sont le deuxième plus grand exportateur de produits agricoles au monde ? Regardez la taille du pays ! » Face à la critique selon laquelle les tomates néerlandaises manquent de goût, elle a rétorqué : « Mais vous les mangez ».