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L’Algérie Investit 8 Milliards de Dollars pour Développer Ses Chemins de Fer
Le pays nord-africain, à travers sa société nationale de transport ferroviaire, a lancé un vaste programme d’acquisition d’équipements ferroviaires. Ce programme comprend des locomotives high-tech, des voitures de transport de passagers, des trains automoteurs, des trains à grande vitesse et des wagons de fret.
Lors d’une interview avec la radio algérienne, Sofiane Aibach, directeur de la gestion et des contributions au sein de la société, a révélé que 378 milliards de dinars algériens (3 milliards de dollars) ont été alloués à cette opération d’achat, avec l’approbation des autorités pour un financement échelonné.
Programme de Réhabilitation
En parallèle, la société met en œuvre un autre programme destiné à la réhabilitation, la maintenance et le renouvellement de ses installations et de ses lignes, avec un coût dépassant 41 milliards de dinars algériens (300 millions de dollars).
En 2023, l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANSRIF) a mis en service plus de 700 kilomètres de voies ferrées. Selon des responsables, la modernisation de l’infrastructure ferroviaire a reçu un coup d’accélérateur depuis 2020, permettant d’augmenter la longueur du réseau à 4722 kilomètres, avec un objectif d’atteindre 6500 kilomètres à la fin du programme en cours et 15 000 kilomètres d’ici 2030.
Extension vers le Sud
Concernant les grandes lignes, l’ANFRIF travaille à l’extension des lignes ferroviaires vers le sud du pays à travers cinq trajets principaux. Le premier trajet relie la capitale aux frontières du Niger sur 2439 kilomètres, tandis que le second relie Oran aux frontières du Mali sur 2480 kilomètres. Un autre parcours va du port de Jijel aux frontières algéro-libyennes sur 2275 kilomètres.
En novembre 2023, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a posé la première pierre d’un nouveau projet de ligne ferroviaire de 950 kilomètres reliant la mine de « Gara Djebilet ». Des sources proches du gouvernement estiment que la valeur de ce projet s’élève à 700 milliards de dinars (5,2 milliards de dollars), avec un achèvement prévu dans les 30 mois, d’ici fin 2026.
Vers une Réseau Ferroviaire Leader en Afrique et dans le Monde Arabe
L’ancien ministre des Transports, Amar Tou, a souligné que le réseau ferroviaire algérien a progressé de près de 1800 kilomètres en 2008 à 5000 kilomètres actuellement, poursuivant son expansion dans toutes les régions du pays. L’objectif est d’atteindre 15 000 kilomètres d’ici 2030, faisant de ce réseau le plus long d’Afrique et du monde arabe.
Il a également mentionné qu’à partir de 2014, le rythme de construction avait diminué à cause des difficultés financières dues à la chute des prix du pétrole. Cependant, depuis 2020, les efforts pour élargir le réseau ont été intensifiés, en particulier dans les régions désertiques.
Impact Économique et Emplois
Le projet de ligne reliant Béchar à Tindouf, d’une longueur de 950 kilomètres, devrait générer des revenus annuels de 10 à 14 milliards de dollars à partir de 2026/2027, selon les estimations. Ce projet est considéré comme économiquement avantageux, car il facilitera le transport de minerai de fer vers le nord du pays, où se trouvent de grandes usines sidérurgiques.
Le conseiller auprès de la Banque mondiale, Amhamed Hamidouche, a qualifié ce projet d’investissement stratégique, permettant d’extraire 50 millions de tonnes de minerai de fer par an. Il prévoit également une réduction des importations et une économie de 3 milliards de dollars par an, renforçant ainsi les réserves en devises de l’Algérie.
Transports Agricoles et Logistique
Amar Tou a également souligné l’importance de la ligne reliant le nord de l’Algérie à son extrême sud sur 2200 kilomètres, en passant par des zones désertiques riches en ressources agricoles. Ce projet permettra de transporter des légumes et des fruits vers le nord pour le marché national et l’exportation.
Le réseau facilitera la connexion des ports algériens aux pays africains du sud du Sahara, ce qui est crucial pour les investissements étrangers dans l’agriculture.
Modernisation des Infrastructures Ferroviaires
Le ministre a également évoqué le projet d’une ligne double reliant Annaba à une région riche en phosphate, qui devrait générer 2 milliards de dollars de revenus par an. Cela s’inscrit dans un plan plus large de développement des infrastructures pour soutenir la diversification économique de l’Algérie.
Avec une vitesse des trains atteignant 220 km/h sur toutes les nouvelles lignes, l’Algérie vise à moderniser progressivement son réseau ferroviaire, tout en intégrant des technologies de sécurité et de communication avancées.