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Le titre-restaurant est-il en train de devenir aussi un titre caddie ? Si l’idée peut séduire les consommateurs, elle inquiète les restaurateurs. Depuis 2022, il est possible d’utiliser ses chèques-restaurants pour faire ses courses dans les supermarchés, en achetant des produits alimentaires non directement consommables, tels que le riz, la farine, ou les pâtes.
Une dérogation en discussion jusqu’en 2024
Cette dérogation, accordée jusqu’au 31 décembre 2024, pourrait être prolongée par le nouveau gouvernement, voire devenir permanente, selon des informations récentes. Les arbitrages devraient être rendus dans les jours à venir.
Réactions de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie
Cette éventualité fait réagir l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), qui dénonce une « OPA de la grande distribution sur le titre-restaurant ». Selon l’Umih, l’extension de l’utilisation des titres-restaurants a entraîné une perte de parts de marché pour les restaurateurs.
Impact économique sur les restaurateurs
« Depuis l’entrée en vigueur de l’extension à tous produits alimentaires, la part de marché des grandes et moyennes surfaces a progressé de 8,4 points, tandis que celle des restaurateurs a reculé de 6,4 points », indique l’Umih. Cette évolution représente un manque à gagner de 576 millions d’euros pour les restaurateurs et un transfert d’activité de 756 millions d’euros au profit de la grande distribution.
Préoccupations face à l’évolution du marché
Les restaurateurs sont d’autant plus inquiets avec l’annonce récente du groupe LIDL, qui va accepter les titres-restaurants. L’Umih précise que seulement 40 % des titres-restaurants sont aujourd’hui dépensés dans les restaurants, et appelle le législateur à ne pas « dévoyer » le titre-restaurant, alors que l’inflation est actuellement sous la barre des 2 %.
Vers une réforme du titre-restaurant
Si une prolongation ou une pérennisation des titres-restaurants est envisagée au-delà du 31 décembre, une réforme complète de leur utilisation est également prévue. Les discussions portent déjà sur un « double plafond » : une somme maximale de 25 euros utilisable dans les restaurants et les boulangeries, et un plafond inférieur dans les supermarchés.