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Trump prévoit des tarifs douaniers agressifs pour réduire le déficit
Le président américain élu, Donald Trump, a confirmé que ses premières mesures économiques après son investiture seront l’augmentation des droits de douane sur les produits importés de Chine, ainsi que du Canada et du Mexique. Ces décisions sont attribuées aux crises liées aux opioïdes et à l’immigration.
Dans une publication sur son compte de la plateforme de médias sociaux (Truth Social), Trump a écrit : « Dans l’un des premiers décrets exécutifs nombreux que je signerai le 20 janvier prochain, je vais signer tous les documents nécessaires pour imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits du Mexique et du Canada entrant aux États-Unis. »
Dans une autre publication, le président élu a indiqué qu’il imposera également des droits de douane supplémentaires de 10 % sur la Chine, en plus des droits actuels et de ceux qui pourraient être décidés à l’avenir « sur tous les biens importés en provenance de Chine vers les États-Unis ».
Pourquoi Trump impose-t-il ces tarifs douaniers ?
Trump cherche à réduire le déficit commercial de son pays, qui penche en faveur de plusieurs pays et blocs économiques dans les transactions bilatérales. Il vise également à récupérer les usines qui ont été ouvertes dans d’autres pays pour exploiter des coûts de production plus bas, tout en créant davantage d’emplois dans l’économie américaine.
Le déficit commercial américain signifie que le pays importe plus qu’il n’exporte. Les chiffres officiels montrent que le déficit commercial américain a atteint 861,4 milliards de dollars en 2021, 945,3 milliards de dollars en 2022 et 773,4 milliards de dollars en 2023.
Cependant, des inquiétudes subsistent quant à l’utilisation potentielle par Trump des tarifs comme outil pour traiter des problèmes non seulement liés au commerce. En 2019, il avait menacé d’imposer des droits de douane de 5 % sur les importations mexicaines pour stopper l’afflux de migrants illégaux à la frontière, une menace qui s’est finalement soldée par un accord entre les deux pays.
Les implications pour l’économie américaine
Certains économistes et experts expriment des réserves sur le plan de Trump. Selon Eswar Prasad, chercheur principal au Brookings Institution, « l’utilisation des tarifs de cette manière pourrait avoir un effet inverse, incitant les pays à réduire leur dépendance au dollar et, par conséquent, à diminuer leur exposition aux fluctuations des politiques américaines ».
Ulrich Leuchtmann, stratège chez Commerzbank AG, a averti que cette démarche pourrait provoquer une grande perturbation dans le système économique mondial. Les droits de douane pourraient également augmenter la valeur du dollar à l’échelle mondiale, car les pays exportent leurs produits pour obtenir des dollars, la monnaie du commerce international. L’imposition de droits de douane fera grimper le prix des biens importés aux États-Unis, réduisant ainsi la demande pour ces produits.
Les conséquences sur le marché mondial
Le Fonds monétaire international a récemment averti que des tarifs de représailles réciproques pourraient entraver les perspectives de croissance économique en Asie, entraînant une augmentation des coûts et perturbant les chaînes d’approvisionnement. Krishna Srinivasan, directeur du FMI pour la région Asie-Pacifique, a déclaré que « les tarifs de représailles menacent de compromettre les perspectives de croissance dans la région ».
Les analyses suggèrent que les politiques de Trump lors de son second mandat pourraient avoir des répercussions à grande échelle sur les économies mondiales, avec le Mexique, la Chine et l’Europe comme régions les plus touchées. Les économies émergentes pourraient faire face à des charges supplémentaires en raison de l’augmentation des coûts de la dette libellée en dollars.
Les bénéficiaires de ces politiques
Les entreprises américaines qui produisent localement et qui sont confrontées à la concurrence d’acteurs étrangers sur le marché américain se sont révélées être des soutiens de Trump. Elles profitent de l’imposition de droits de douane sur les biens importés concurrents. En revanche, les entreprises multinationales qui plaident pour un ouverture économique n’ont pas été parmi ses partisans.
Les préoccupations relatives à la dette américaine
En ce qui concerne l’économie américaine, le bénéfice ou le préjudice des politiques de Trump est examiné dans le cadre des politiques globales du président élu. Il cherche à réduire les impôts tout en compensant partiellement la baisse des revenus par des droits de douane élevés, ce qui pourrait néanmoins faire grimper le déficit public américain à des niveaux historiques.
Un sondage mené par Reuters avec Ipsos a révélé que la majorité des Américains croient que Trump poussera le gouvernement vers une augmentation de la dette durant son prochain mandat. Les résultats ont montré que 62 % des participants, dont 94 % des démocrates et 34 % des républicains, pensent que les politiques de Trump « feront grimper la dette nationale américaine ».
Actuellement, la dette américaine représente 99 % du PIB, et elle pourrait atteindre 125 % dans dix ans si aucune modification n’est apportée aux lois actuelles. Avec la mise en œuvre du programme économique de Trump, elle pourrait augmenter de 17 % pour atteindre 142 % du PIB.
