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L’Irak ajuste son budget pour stimuler l’exportation de pétrole via la Turquie
Le ministre des Affaires étrangères irakien, Fuad Hussein, a révélé que le gouvernement irakien cherchait à ajuster le budget fédéral pour inclure des frais d’importation et de transit du pétrole brut qui sera exporté du nord du pays vers le port turc de Ceyhan. Il a souligné que cette démarche est actuellement soumise à des négociations entre Bagdad et des compagnies pétrolières mondiales dans le but de relancer l’oléoduc après un an d’arrêt.
Fuad a déclaré à Bloomberg que des discussions étaient en cours entre les compagnies pétrolières et le gouvernement irakien à Bagdad, ainsi qu’avec le gouvernement du Kurdistan irakien, pour reprendre les exportations de pétrole brut via la Turquie.
La fermeture de l’oléoduc a entraîné la suppression de près de la moitié d’un million de barils de pétrole brut des marchés mondiaux.
La Turquie a interrompu les flux sur l’oléoduc transportant le pétrole du Kurdistan irakien au port de Ceyhan en Méditerranée en mars 2023, après qu’un tribunal d’arbitrage lui a ordonné de verser environ 1,5 milliard de dollars de compensation à l’Irak pour le transport du pétrole sans l’approbation de Bagdad.
L’arbitrage a mis fin à un conflit de longue date entre Bagdad et le Kurdistan irakien, qui bénéficie d’une autonomie relative en ce qui concerne les recettes pétrolières.
L’Irak cherche à résoudre le différend pour renforcer ses relations avec la Turquie sur des questions allant du commerce à la sécurité avant la visite prévue du président turc Recep Tayyip Erdogan à Bagdad le 22 avril prochain. La discussion principale porte sur les frais de transport et de récupération; le coût réel est d’environ 21 dollars par baril contre les 6 dollars spécifiés dans le budget de l’Irak, selon Fuad.
Fuad Hussein: la fermeture de l’oléoduc a coûté des milliards à l’Irak
Fuad Hussein a déclaré lors d’un forum diplomatique à Antalya, en Turquie, que « le meilleur moyen est de modifier le budget, de 6 dollars à ce qu’il est en réalité ». Il a ajouté : « Si nous convenons de modifier la loi budgétaire, cela ouvrira la voie à l’exportation du pétrole, par exemple ».
L’Irak exportait environ 400 000 à 500 000 barils par jour des champs pétrolifères du nord du pays via l’oléoduc actuellement à l’arrêt. La fermeture de l’oléoduc a coûté à l’Irak plus de 7 milliards de dollars de revenus perdus l’année dernière, ce que Fuad a qualifié de « perte désastreuse ».
Fuad Hussein a refusé de donner une estimation du temps nécessaire pour effectuer l’ajustement requis, qui exige le soutien des partis politiques irakiens ainsi que l’élection d’un nouveau président du Parlement. Cependant, il a déclaré que Bagdad et le gouvernement du Kurdistan étaient parvenus à un accord pour reprendre les exportations, et que la partie turque n’avait aucune objection.
Une perte significative
En ce qui concerne un autre aspect économique, la Turquie et l’Irak cherchent à convaincre les pays du Golfe de financer un corridor commercial de 17 milliards de dollars s’étendant du port de Fao dans la province de Bassorah, au sud de l’Irak, jusqu’en Turquie, puis vers l’Europe. Le ministre irakien a déclaré : « Nous ne pouvons pas le financer nous-mêmes ».
Il a ajouté : « La situation actuelle en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb montre également que nous avons besoin de voies différentes pour atteindre l’Europe ».
Le ministre a souligné que « la sécurité intérieure en Irak est très bonne en général, mais la sécurité dans la région dans son ensemble est menacée en raison de la guerre à Gaza ».
