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Directive Casa Green : zéro émission pour les nouveaux bâtiments d’ici 2030
La directive Casa Green a reçu le feu vert, établissant un objectif ambitieux de zéro émission pour tous les nouveaux bâtiments d’ici 2030. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une vaste refonte visant à moderniser les normes de performance énergétique des bâtiments à travers l’Union européenne, ainsi qu’à engager des rénovations progressives des structures existantes.
Les principales dispositions de la Directive
La Directive Énergie Performance des Bâtiments (EPBD) a été approuvée par l’Ecofin, confirmant l’accord atteint avec le Parlement européen en décembre dernier. Ce cadre législatif fixe des objectifs clairs afin de réduire la consommation énergétique globale des bâtiments dans toute l’UE, tout en prenant en compte les spécificités nationales. Les points essentiels comprennent :
- Zéro émission pour les nouveaux bâtiments à partir de 2030.
- Rénovation progressive des bâtiments, en commençant par les plus énergivores.
- Utilisation des chaudières à gaz autorisée jusqu’en 2040.
Évolution du cadre législatif
Depuis 2021, Confedilizia a lutté contre ce qui semblait être une approche trop rigide de la directive. Grâce à des efforts conjoints entre différents gouvernements, plusieurs modifications significatives ont été apportées. Le cadre est passé d’une interdiction complète de vente ou de location de biens immobiliers ne correspondant pas à des critères énergétiques précis, à un engagement à atteindre des classes énergétiques spécifiques dans des délais fixés. L’objectif final est que chaque État membre réalise une réduction de la consommation d’énergie de ses bâtiments.
Aucune obligation coercitive pour l’instant
Il est important de noter qu’à ce jour, aucune obligation contraignante de rénovation n’est imposée. Seul le gouvernement pourrait établir de telles exigences lors de la transposition de la directive. Bien que deux années restent pour ce processus, des modifications supplémentaires pourraient être envisagées au cours de la prochaine législature européenne.
Visées futures pour le parc immobilier européen
La Directive s’inscrit dans un objectif global de neutralité carbone d’ici 2050 pour l’ensemble du parc immobilier dans l’Union européenne. Les discussions politiques ont mené à des contraintes moins sévères que prévu initialement.
Impact sur les bâtiments existants
À partir de 2030, tous les nouveaux bâtiments résidentiels devront être dotés de zéro émission. Cependant, la question demeure : que deviendra-t-il des propriétés existantes ? Les propriétaires devront-ils réaliser d’importants travaux d’adaptation ? La Directive propose des objectifs sans imposer de véritables contraintes, ce qui souligne la nécessité d’une approche nationale pour son application.
Rénovation des bâtiments publics et exigences de consommation
Au moins 16 % des bâtiments publics les plus inefficaces devront être rénovés d’ici 2030, avec un objectif atteint dans 26 % des cas d’ici 2033. En ce qui concerne les logements, un but de réduction de 16 % de la consommation énergétique sera appliqué à partir de 2030, et de 20 à 22 % d’ici 2035. Des mesures comme l’isolation thermique, le remplacement des fenêtres, l’installation de nouvelles chaudières et de panneaux solaires seront probablement nécessaires pour atteindre ces objectifs.
Exemptions possibles et flexibilité pour les gouvernements
Pour permettre une certaine flexibilité, les mesures de rénovation mises en œuvre depuis 2020, telles que le Superbonus, seront prises en compte dans les objectifs fixés. Les États pourront également décider d’accorder des exemptions pour les bâtiments historiques et d’autres catégories spécifiques de propriétés.
Évolution des systèmes de chauffage
La transition vers des systèmes de chauffage plus écologiques sera progressive, avec l’élimination des chaudières à gaz prévue d’ici 2040. Dès 2025, il y aura une suppression des incitations pour les systèmes de chauffage à combustibles fossiles, accompagnée de la nécessité d’introduire de nouveaux dispositifs de chauffage plus durables.
Les défis de la mise en œuvre et le financement
Chaque État membre ayant des caractéristiques particulières, l’Italie, par exemple, fait face à des défis uniques en raison de son marché immobilier fragmenté, qui rend difficile la mise en œuvre des rénovations. La question de savoir ce qu’il adviendra de ceux qui ne parviennent pas à rendre leurs logements conformes reste sans réponse. Il existe des craintes que si les objectifs ne sont pas atteints à l’échelle nationale, des sanctions puissent être imposées par l’UE.
La question du financement des travaux déterminants pour atteindre ces objectifs est également primordiale. Les récents changements concernant les incitations fiscales rendent le défi encore plus complexe, se traduisant par des interrogations sur la manière de concilier les ambitions élevées d’efficacité énergétique avec la réalité financière des ménages.
Les enjeux sont donc élevés et les conséquences potentielles sur le marché immobilier promettent d’être considérables dans les années à venir.