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Cœur de Pirate, de son vrai nom Béatrice Martin, a récemment ému le public lors de l’émission Un dimanche à la campagne de Frédéric Lopez, diffusée le 6 octobre 2024. Connue pour sa voix douce et ses mélodies mélancoliques, la chanteuse québécoise a partagé des moments très personnels de son enfance. Tout n’a pas été rose pour la jeune maman, qui a évoqué des souvenirs difficiles de son passé.
Cicatrices de l’enfance
Lors de l’émission, Béatrice Martin est revenue sur ses années de primaire, marquées par le harcèlement de ses camarades. Face à une photo d’elle petite, elle confie émue : « Cette photo est particulière. Je me faisais vraiment harceler à l’école. » L’un des souvenirs les plus douloureux concerne les trajets en bus : « Les autres enfants me faisaient m’asseoir à côté de la poubelle dans le bus. Je n’avais pas le droit de m’asseoir sur les bancs. C’était horrible. » Ce traitement inhumain a laissé des cicatrices profondes, si bien que Béatrice ne conserve « aucun moment heureux » de cette période.
Un repli sur soi
Cette violence quotidienne a eu un impact considérable sur sa personnalité. Cœur de Pirate explique : « J’étais très renfermée, je ne voulais pas montrer qui j’étais vraiment. » Les années d’école primaire ayant laissé une empreinte indélébile, Béatrice a choisi d’étudier dans un collège éloigné de son quartier pour éviter de croiser ses anciens « bourreaux ». Elle évoque également les moqueries incessantes autour de son prénom, qui l’ont poussée à se réfugier régulièrement à l’infirmerie de l’école.
Une décision déterminante
À 14 ans, l’artiste canadienne a pris une grande décision : quitter le Conservatoire. Une annonce difficile pour ses parents, mais qui, selon elle, a contribué à son bien-être. À 17 ans, un événement marquant a bouleversé sa vie : une rupture avec un petit ami qui lui avait dit qu’elle ne ferait jamais rien de sa vie.
La vengeance créative
Plutôt que de sombrer dans le désespoir, elle a choisi une voie singulière : la vengeance créative. « Je suis quelqu’un qui aime beaucoup la vengeance, je suis très rancunière », confie-t-elle avec un sourire. Elle a ainsi écrit sa première chanson et l’a partagée sur MySpace, un joli pied de nez à son ex-petit ami, donnant naissance au pseudonyme Cœur de Pirate. Son talent a rapidement été repéré et elle a signé un contrat, avec un succès fulgurant grâce à des tubes comme « Comme des enfants ». Cependant, elle se souvient de cette période comme étant émotionnellement difficile.
Les défis du succès
« Le succès très jeune, à ce niveau… on n’est pas tellement accompagné. Personne ne t’explique comment faire », raconte-t-elle. Les premières crises d’angoisse sont apparues à ce moment-là, un trouble de l’anxiété généralisé qui persiste encore aujourd’hui, conséquence directe des pressions dans l’industrie musicale.
Transformations et bonheur
Cœur de Pirate a également abordé des sujets poignants tels que le viol conjugal dans sa chanson « Je veux rentrer ». Cette révélation a été libératrice, tant pour elle que pour de nombreuses personnes qui l’ont contactée par la suite. Elle souligne l’importance du consentement dans les relations : « Souvent, les gens pensent qu’il y a une obligation, mais non, il y a du consentement là-dedans aussi. » Parler de son expérience en chanson lui a permis de transformer la souffrance en art.
Malgré son passé difficile, Cœur de Pirate semble aujourd’hui apaisée et heureuse. Fin septembre, elle a dit « oui » à Marc Flynn, le père de son deuxième enfant, partageant des clichés de leur cérémonie célébrée dans le jardin de leur chalet rénové. Béatrice décrit cette rencontre comme une belle surprise, témoignant d’une quête de bonheur après des défis surmontés.