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Alors que les catastrophes climatiques se multiplient, avec une succession de records de température, de feux de forêt, de sécheresses et d'inondations dévastatrices, COP28 a marqué un tournant potentiel dans la lutte contre le changement climatique. La conférence qui s'est tenue à Expo Dubai dans les Émirats Arabes Unis, pays reconnu comme troisième plus grand producteur de pétrole brut au sein de l'OPEP, a été le théâtre d'importantes discussions et décisions. L'accord qui en a émergé pose les jalons d'une trajectoire visant à s'éloigner des combustibles fossiles afin de limiter au maximum les effets désastreux du réchauffement planétaire.
Vendredi décisif à COP28
La conclusion de COP28 à Expo Dubai s'est faite après des négociations intenses qui se sont poursuivies tard dans la nuit, soulignant la complexité des enjeux et des positions divergentes entre les pays. Ces tractations ont été principalement centrées sur l’inclusion d’un engagement à réduire progressivement ou à se défaire complètement des combustibles fossiles après un premier blocage lors de la journée dédiée. Cette résistance était en grande partie due à des pays producteurs de pétrole qui ont défendu la faisabilité d'une réduction des émissions sans éliminer totalement le recours aux énergies fossiles. Fait notable, cette édition est la première fois que les conférences sur le climat abordent frontalement la question de la transition énergétique pour s'affranchir des énergies responsable du réchauffement de la planète, une demande clé de nombreuses nations durant les discussions de cette année.
La roadmap de l'après-combustibles fossiles
La roadmap finalement adoptée par les 197 états membres, en plus de l'Union Européenne, ne prévoit pas une fin absolue des combustibles fossiles mais encourage des actions spécifiques en vue d'accomplir un virage énergétique. Ces actions, au nombre de huit, incluent notamment la multiplication par trois de la capacité mondiale des énergies renouvelables et le doublement du taux d'amélioration annuel global de l'efficacité énergétique d'ici 2030. Elles prévoient également d'accélérer la réduction de la dépendance au charbon et de faire avancer les systèmes d'énergie sans émissions, en passant par l'adoption de carburants à faible teneur en carbone et l'élimination progressive des subventions inefficaces pour les combustibles fossiles. Malgré ces engagements, certains experts du climat observent que le texte comporte des failles susceptibles de laisser trop de latitude aux industries fossiles, notamment via des technologies non éprouvées telles que le captage et le stockage du carbone.
Les apports stratégiques et financiers de COP28
Outre les directives concernant l'énergie, COP28 marque des avancées financières et stratégiques décisives, comme la mise en œuvre d'un fonds pour "les pertes et les dommages" récoltant près de 800 millions de dollars américains, et l'annonce par les Émirats d'un fonds de 30 milliards de dollars pour les solutions climatiques mondiales. Le but étant de stimuler un investissement global de 250 milliards de dollars d'ici 2030. Des initiatives pour renforcer les financements dans les énergies renouvelables, le développement durable et les systèmes de santé résilients ont par ailleurs été prises, soulignant l'ampleur du soutien financier nécessaire à la mise en œuvre des actions climatiques.
Le bilan de COP28 met en exergue une prise de conscience accrue et un élan global vers des actions concrètes, à défaut d'une rupture totale avec les énergies fossiles. Le compromis atteint ouvre la voie à des négociations futures et rappelle l'urgence d'aligner les discours aux actes pour amorcer ce virage critique dans la lutte contre le changement climatique, tout en soulignant le besoin de soutien pour les pays en développement dans leur transition énergétique. La portée de ces accords se jugera à l'aune de leur mise en pratique effective dans les années à venir, posant les bases pour une ère énergétique renouvelée.