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La situation financière de la Pflegeversicherung en Allemagne est préoccupante, incitant le gouvernement à envisager des réformes urgentes. L’exemple de l’Altenheim St. Rita, situé à Oberhaching près de Munich, illustre bien cette crise : un lit en chambre double y coûte près de 6 300 euros par mois, un montant difficile à assumer pour de nombreuses familles.
Une crise financière croissante
La réponse à la question de qui doit payer ces frais est simple : tout le monde. Tous les employés et employeurs contribuent depuis des années à la Pflegeversicherung, avec une augmentation des taux de cotisation. Au cours des dix dernières années, ces taux ont été ajustés à quatre reprises, atteignant actuellement 3,4 % du revenu brut, et 4 % pour les personnes sans enfants. Cependant, ces taux ne suffisent plus.
Selon des sources au sein de la coalition, la Pflegeversicherung pourrait faire face à l’insolvabilité en février prochain si aucune intervention n’est faite. Des discussions sont déjà en cours au sein de la coalition pour éviter cette situation, avec une proposition d’augmentation des cotisations de 0,25 à 0,3 points de pourcentage.
Les prévisions financières alarmantes
La mauvaise situation financière des caisses de soins n’est pas une surprise. La fédération des caisses de maladie (GKV) prévoit un déficit de 1,5 milliard d’euros d’ici la fin de l’année, et un déficit de 3,4 milliards d’euros pour 2025.
Pression accrue sur la Pflegeversicherung
Lors d’une récente conférence de presse, le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, a tenté de rassurer en affirmant que la Pflegeversicherung n’est pas en insolvabilité imminente. Il a mentionné qu’un fonds de compensation garantissait la liquidité des caisses. Cependant, il reconnait que la Pflegeversicherung est sous une pression financière considérable, malgré le doublement des taux de cotisation au cours des 20 dernières années.
Trois principaux facteurs contribuent à ce déficit milliardaire : l’augmentation du nombre de personnes dépendantes, la récente réforme des soins qui pourrait coûter jusqu’à 127 milliards d’euros d’ici 2030, et l’augmentation des salaires dans le secteur de la santé, avec un salaire minimum fixé à 19,50 euros de l’heure depuis mai.
Solutions en discussion
Le ministre de la Santé prévoit de résoudre ces problèmes de financement par le biais d’une réforme. Augmenter encore les cotisations mettrait encore plus de pression sur les employés, déjà confrontés à une hausse des cotisations des caisses de maladie. Une alternative serait d’augmenter le plafond de cotisation, actuellement fixé à 5 175 euros. Si ce seuil était relevé, cela permettrait de générer plus de revenus, mais ce seraient principalement les contribuables les plus riches qui en assumeraient le coût. Bien que cette idée soit discutée au sein du gouvernement, le ministre des Finances, Christian Lindner, s’y oppose fermement.