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Décès de Victor Perahia, président de l’Union des déportés d’Auschwitz
Victor Perahia, président de l’Union des déportés d’Auschwitz (UDA) et survivant de la déportation, est décédé dimanche à Saint-Mandé à l’âge de 91 ans. L’annonce a été faite par l’UDA dans un communiqué publié lundi.
Un hommage ému à une figure emblématique
Dans ce communiqué, l’association a rendu hommage à « la mémoire de l’une de ses figures éminentes, qui a œuvré avec une grande humanité et détermination à la préservation et à la transmission de la mémoire de la Shoah ». Ce décès survient à quelques mois du 80e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, qui a eu lieu le 27 janvier 1945.
Les réactions des personnalités
Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, a exprimé sur X : « Les témoins nous quittent. Nous devons prendre le relais dans le combat contre l’antisémitisme ». Il a souligné l’importance de la mémoire lors de la cérémonie annuelle à la mémoire des martyrs de la déportation, qui s’est tenue à la Grande synagogue de la Victoire à Paris.
Jean-Louis Thiériot, ministre délégué aux Armés et aux anciens combattants, a également déclaré : « C’est une perte immense pour la mémoire de la Shoah. En fidélité, nous continuerons à lutter contre l’antisémitisme ».
Un parcours de vie marqué par la déportation
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a exprimé sa « profonde tristesse » après la perte de ce survivant de la Shoah, qui avait partagé son expérience unique en tant qu’enfant interné au camp de Drancy, puis déporté à Bergen-Belsen.
Né le 4 avril 1933 à Paris dans une famille de marchands forains, Victor Perahia a vécu à Saint-Nazaire avant d’être arrêté avec ses parents en juillet 1942. Après avoir été interné au camp de la Lande près de Tours, puis à Drancy pendant plus de vingt mois, il a été déporté à Bergen-Belsen avec sa mère en 1944. Il a été libéré par les Soviétiques fin mars 1945, alors qu’il était évacué vers Theresienstadt.
Un témoin engagé pour la mémoire de la Shoah
Victime silencieuse de cette tragédie, il a « été incapable de témoigner » pendant quarante ans, avant de rompre le silence. Il a ensuite effectué de nombreuses interventions dans des établissements scolaires, notamment à Paris et dans l’ouest de la France, ainsi qu’au Mémorial de la Shoah, comme l’a rappelé l’UDA dans son communiqué.
Victor Perahia présidait l’Union des déportés d’Auschwitz depuis septembre 2023. Chevalier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite, il avait publié son témoignage en 2000, dans un ouvrage intitulé « Mon enfance volée », soutenu par la Fondation pour la mémoire de la Shoah.