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Le vignoble de Banyuls se projette vers l’avenir avec des initiatives ambitieuses. Afin d’améliorer la qualité et les rendements, une centaine de stations météo sont installées cet automne pour établir une cartographie climatique précise de l’appellation.
Une initiative pour le futur du vignoble
Le cru Banyuls est unique à bien des égards, avec ses terrasses de vignes, souvent irriguées manuellement et non mécanisables. Bien qu’il ait été en partie épargné par la sécheresse persistante qui touche les Pyrénées-Orientales, ses vignerons savent qu’il est impératif d’évoluer. C’est dans ce cadre qu’ils mettent en œuvre un « plan de relance » en intégrant des capteurs météorologiques pour recueillir des données précises.
Des disparités climatiques à étudier
Romuald Peronne, président du Cru Banyuls, souligne les grandes disparités climatiques au sein de cette région : « Lorsque 150 mm de pluie tombent au Cap Béar, il peut en pleuvoir le double sur les flancs des montagnes à proximité. Nous savons que les fonds de vallée reçoivent plus de pluie comparé à la côte, et il y a des écarts de maturité allant jusqu’à deux semaines selon les zones. Nous voulons établir ces faits de manière scientifique grâce à nos mesures ».
Analyse des sols et données climatiques
L’appellation de Banyuls, qui s’étend sur quatre communes de la côte Vermeille (Cerbère, Banyuls, Collioure, Port Vendres), est divisée en 35 petites régions, à l’image du vignoble bourguignon. Les capteurs, durant au moins un an, mesureront principalement les précipitations et les températures, certains d’entre eux analysant également le vent et la luminosité.
Dans les mois à venir, une étude sera également réalisée pour effectuer des analyses de sol sur une centaine de points. L’objectif est de croiser ces données avec les scénarios de changement climatique afin d’élaborer une carte détaillant les meilleurs emplacements pour la plantation de vignes, en tenant compte des cépages et des types de production appropriés.
Vers une redéfinition de l’appellation
Cette initiative pourrait même conduire à une redéfinition des zones d’appellation. « L’idée est de déterminer les endroits où il n’est pas pertinent de continuer à cultiver, tout en identifiant de nouvelles opportunités là où aucune vigne n’est encore plantée », résume Romuald Peronne. L’avenir du cru pourrait ainsi passer par la création de sous-appellations, similaire à ce qui se pratique en Bourgogne, pour garantir des rendements et une rentabilité suffisante face à l’urbanisation croissante.
Actuellement, l’appellation couvre 3 600 hectares, dont 1 200 sont plantés, tandis que plus de cinquante hectares sont abandonnés chaque année.