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Élections au Mozambique : Tensions et enjeux majeurs

by Sara
Élections au Mozambique : Tensions et enjeux majeurs
Mozambique

Le Mozambique se prépare à des élections présidentielle et législatives prévues ce mercredi, dans un climat de tensions politiques. Le Frelimo, parti au pouvoir depuis plus de cinquante ans, est largement attendu pour sécuriser les postes clés. Plus de 17 millions de Mozambicains sont appelés à voter, alors que l’opposition a averti qu’elle ne tolérera aucune forme de fraude.

Détails du scrutin

Les bureaux de vote, ouverts de 7h à 18h, doivent faire face à une atmosphère tendue. Les élections de 2019 avaient déjà été marquées par des accusations d’irrégularités, le Frelimo ayant obtenu 73% des voix. Les élections municipales de l’an dernier avaient également été contestées par l’opposition.

«Nous n’avons aucun doute, nous allons gagner!», a déclaré le président sortant Filipe Nyusi lors d’un rassemblement à Machava, aux côtés de son successeur désigné, Daniel Chapo, 47 ans, un ancien gouverneur de province sans expérience gouvernementale.

Un événement de campagne de Daniel Chapo à Machava le 6 octobre 2024.

Inquiétudes de l’opposition

Malgré les assurances du Frelimo, de nombreux Mozambicains expriment des craintes concernant la transparence du scrutin. «Ils vont voler le scrutin, ils l’ont déjà fait et vont le refaire», a déclaré José, un jeune homme de 29 ans, préoccupé par la situation politique.

Aristidia Chuquela, un responsable de la jeunesse de la Renamo, principal parti d’opposition, a dénoncé la manipulation des résultats, accusant le Frelimo de «voler nos victoires». Cette élection se déroule également au milieu d’une conjoncture économique difficile et d’attaques djihadistes persistantes dans le nord du pays.

Perspectives sur les résultats

Des experts estiment que peu de choses vont changer. Domingos Do Rosario, professeur de sciences politiques, souligne que les traditions démocratiques au Mozambique restent fragiles, avec un fort clientélisme et une grande partie de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Selon la Banque mondiale, 74% des Mozambicains étaient encore en dessous de ce seuil en 2019.

Borges Nhamirre, de l’Institut d’Études pour la sécurité de Pretoria, met en avant les préoccupations quant à l’intégrité du processus électoral, affirmant que les institutions impliquées dans les élections sont susceptibles d’être manipulées par ceux qui sont déjà au pouvoir.

Les candidats en lice

Daniel Chapo, récemment désigné par le Frelimo, devrait faire face à plusieurs candidats de l’opposition, dont Ossufo Momade de la Renamo, Lutero Simango du MDM (centre droit), et Venancio Mondlane, qui a quitté la Renamo après un échec à sa direction. Mondlane est perçu comme un espoir pour la jeunesse, mais il risque de ne recevoir qu’environ 10% des voix, selon des analystes.

La commission électorale, jugée proche du pouvoir, pourrait également fausser les résultats pour éviter des violences, ce qui alimente la frustration parmi les électeurs et les analystes politiques.

Contexte socio-économique

Le Mozambique est l’un des pays les plus pauvres au monde, faisant face à des défis économiques majeurs, exacerbés par des catastrophes naturelles et des violences liées au djihadisme, qui ont mis en péril les projets de développement, notamment dans le secteur du gaz naturel.

Les électeurs regardent ces élections comme un tournant potentiel, bien que les signes de changement demeurent limités dans un environnement politique où la fraude et le clientélisme restent courants.

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