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Le remake d’Emmanuelle : Un nouveau regard sur l’érotisme
Cinquante ans après la sortie du film culte réalisé par Just Jaeckin, la réalisatrice Audrey Diwan propose un remake captivant avec Noémie Merlant dans le rôle emblématique précédemment incarné par Sylvia Kristel. Ce long-métrage revisite l’univers d’Emmanuelle dans un contexte contemporain, explorant les thèmes de l’érotisme et du féminisme.
Un succès marquant des années 70
Sorti en 1974, Emmanuelle a marqué une époque, bénéficiant d’une distribution peu commune pour un film érotique, grâce à la décision de Valéry Giscard d’Estaing qui a ouvert la porte à une diffusion plus large. Le film a attiré plus de 9 millions de spectateurs en France, devenant un phénomène culturel, et a maintenu sa présence en salle pendant treize ans sur les Champs-Élysées.
Une réinterprétation nécessaire
Avec le mouvement #metoo et l’évolution des mentalités, l’idée de réaliser un remake d’Emmanuelle soulève des questions essentielles : comment transformer l’image de la femme objet en une figure maîtresse de l’érotisme ? Audrey Diwan se donne pour objectif de supprimer le male gaze, un concept théorisé par Laura Mulvey, et d’inscrire son film dans une perspective féminine. Toutefois, malgré des choix judicieux comme la casting de Noémie Merlant, le film ne parvient pas toujours à s’affranchir des clichés.
Un parcours narratif modernisé
Dans ce nouveau chapitre, Emmanuelle n’est plus une femme passive. Elle est désormais célibataire, occupe un poste important dans une entreprise hôtelière et choisit activement ses partenaires. Cependant, malgré cette modernisation, l’intrigue suit une dynamique moins passionnante, notamment lorsqu’elle découvre qu’elle est manipulée par ses collègues masculins.
Entre érotisme et thriller
Un des défis majeurs que rencontre le film est la représentation des scènes de sexe. Alors que d’autres œuvres ont récemment opté pour des approches plus subtiles, Diwan choisit d’incorporer des éléments de thriller érotique, transformant chaque scène intime en une sorte de suspense. Ce choix audacieux vise à redéfinir le plaisir féminin, mais il lui manque parfois une légèreté essentielle qui pourrait enrichir le jeu érotique.
La production présente des décors somptueux, tels qu’un hôtel cinq étoiles à Hongkong, et joue sur des éléments visuels et sonores pour établir une atmosphère immersive. Néanmoins, cette recherche de profondeur peut sembler trop sérieuse, négligeant la dimension ludique qui fait le charme de l’érotisme.