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Un juge de Géorgie annule l’interdiction de l’avortement à 6 semaines
Deux semaines après le décès tragique d’une femme enceinte de 28 ans, un juge de l’État de Géorgie a annulé, ce lundi 30 septembre, une loi locale interdisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) au-delà de six semaines. Cette décision a été prise au motif que la loi violait les droits fondamentaux des femmes.
Une décision marquante dans un contexte électoral
Alors que le débat sur les limites du droit à l’avortement est au cœur de la campagne électorale américaine, cette décision prend une belle ampleur. Le juge de Géorgie a abrogé une loi localisée qui interdisait l’IVG passé le seuil de six semaines, rétablissant ainsi la limite antérieure correspondant à la viabilité du fœtus, soit autour de 20 à 22 semaines.
Critiques de l’interdiction par le juge
Le gouverneur républicain de Géorgie, Brian Kemp, avait fait appliquer en juillet 2022 une loi de 2019, jusqu’alors inapplicable, interdisant l’avortement au-delà de six semaines, période durant laquelle la première activité cardiaque peut être détectée. Dans son jugement, le juge Robert McBurney a dénoncé cette « _interdiction arbitraire_ sur les interruptions de grossesse à six semaines », précisant que nombre de femmes ne réalisent même pas être enceintes à ce stade.
Dans cette décision, McBurney rappelle également que la Constitution de la Géorgie garantit « _le pouvoir pour une femme de contrôler son propre corps_ », tout en précisant que ce pouvoir n’est pas illimité. Il a affirmé que lorsque « _un fœtus grandissant à l’intérieur d’une femme atteint la viabilité_ », la société peut alors intervenir en toute légitimité.
Des conséquences tragiques
Le média ProPublica a récemment rapporté le décès d’une femme de 28 ans, Amber Thurman, survenu dans un hôpital en Géorgie en août 2022. Ce décès a été attribué à un manque de soins causé par les lois restrictives sur l’avortement en vigueur dans cet État. La vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris a exprimé sa douleur face à cette tragédie, pointant du doigt le recul des droits des femmes opéré par son adversaire républicain, Donald Trump.
Les répercussions sur la législation des États-Unis
Donald Trump, durant sa présidence, s’est vanté d’avoir provoqué le revirement juridique sur le droit à l’avortement en nommant trois juges conservateurs à la Cour suprême des États-Unis. Cela a abouti à l’annulation, en juin 2022, de la garantie fédérale du droit à l’IVG, redonnant aux États la capacité législative dans ce domaine. Cette flexibilité a permis au gouverneur de Géorgie de faire adopter des lois particulièrement restrictives sur l’avortement.
Réactions des défenseurs des droits reproductifs
Le Centre pour les droits reproductifs et l’organisation ACLU ont salué cette décision du juge en soulignant son importance. Toutefois, ils ont également averti que les autorités géorgiennes pourraient choisir de contrecarrer cette décision légale en rétablissant l’interdiction dans un futur proche.