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Frappes à Beyrouth : une nuit de terreur
Dans la nuit de dimanche à lundi, la ville de Beyrouth a été frappée par de nouvelles attaques. Rita Bassil, journaliste libanaise sur place, décrit un climat chargé d’angoisse et d’inquiétude parmi les habitants. Ce tragique événement souligne l’escalade des tensions dans le cadre de la guerre au Proche-Orient.
Des cibles touchées en plein cœur de la capitale
Les frappes israéliennes ont ciblé un camp de réfugiés palestiniens situé dans le sud du Liban, ainsi qu’un immeuble résidentiel dans la capitale. Ces attaques ont entraîné la mort de quatre personnes, principalement des militants du Front de libération de la Palestine. Notons que c’est la première fois que des frappes se produisent directement sur le territoire administratif de Beyrouth, et non dans ses quartiers périphériques.
« Il faut arrêter, » plaide Rita Bassil, qui réside à la lisière de la banlieue sud de Beyrouth. « L’assassinat de Hassan Nasrallah, de la force Radwan, d’Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas au Liban représentent beaucoup de victoires pour Benyamin Nétanyahou. Qu’il arrête! »
Une population en proie à l’angoisse
La nuit des frappes a nécessité l’intervention rapide des secours sur la route reliant l’aéroport au quartier d’Achrafieh. Les habitants vivent dans un état constant d’anxiété, avec des témoignages faisant état d’une peur omniprésente. « On est très angoissés, on vit seconde par seconde, jour par jour parce que ça s’approche de plus en plus, » confie Rita Bassil. « On ne dort pas. Il y a tout le temps les drones au-dessus de nos têtes. »
Un dilemme déchirant pour les habitants
Alors que les bombardements se poursuivent, les habitants se trouvent face à un dilemme : partir ou rester ? Abandonner leurs vies ou continuer à vivre dans la peur des frappes et d’une éventuelle invasion terrestre israélienne. Ce choix difficile pèse lourdement sur la conscience des habitants de Beyrouth.
« En temps de guerre, on peut comprendre des assassinats politiques, mais on ne peut pas comprendre que pour un assassinat, tout un immeuble va s’effondrer avec des enfants, des femmes, des hommes, des vieillards… »
Rita Bassil, journaliste libanaise à franceinfo
Les conséquences des bombardements
Un peu plus au nord de Beyrouth, à proximité du fief du Hezbollah, l’aéroport continue de fonctionner normalement. Toutefois, après une semaine de bombardements intensifs, les estimations varient quant au nombre de déplacés. Selon les autorités libanaises, le pays ferait face à environ un million de personnes déplacées, marquant un exode sans précédent dans l’histoire récente du Liban.
Rita Bassil exprime son inquiétude quant aux répercussions de cette situation : « On est dans une situation de peur de l’avenir. On ne sait pas ce qui peut arriver. Déjà ce million de déplacés, quel est le poids social, économique sur un pays qui est déjà en difficulté depuis l’effondrement économique ? »