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Israël est sous le feu des critiques internationales après avoir attaqué à deux reprises, en l’espace de 48 heures, le quartier général de la force de paix de l’ONU (Unifil) dans le sud du Liban. Ces incidents ont entraîné des blessures chez deux casques bleus, dont trois ont dû être hospitalisés.
Réactions internationales
Les attaques israéliennes ont suscité une forte indignation à l’échelle internationale. France, Italie et Espagne ont publié une déclaration conjointe condamnant ces actions. Ces pays contribuent au déploiement de plus de 10 000 soldats représentant cinquante nations dans le cadre de la mission de l’Unifil.
Le gouvernement français a convoqué l’ambassadeur d’Israël, déclarant que ces actes constituent de graves violations du droit international et doivent cesser immédiatement. De son côté, la chancelière allemande a rappelé qu’Israël, comme tous les États, a le droit de se défendre, mais a précisé que cibler les casques bleus n’est pas acceptable.
Des pays tels que la Chine, l’Irlande et les États-Unis ont également exprimé leur vive inquiétude face à la situation au Liban.
Les déclarations des responsables libanais
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a qualifié ces attaques de « crime ». Par ailleurs, le groupe militant Hezbollah, actif dans la région frontalière avec Israël, a également condamné les frappes israéliennes sur l’Unifil.
Enquête promise par Israël
Après un silence initial sur les incidents, les autorités israéliennes ont annoncé qu’une enquête approfondie sera menée pour comprendre comment les casques bleus ont été blessés. Selon un porte-parole de l’armée, ces blessures sont survenues « par accident » et l’armée est « très préoccupée ».
Israël a également fait savoir que les casques bleus avaient reçu des instructions des heures avant l’incident pour se réfugier dans des zones sûres. Cependant, cette affirmation n’apparaît pas dans le rapport d’Unifil.
Analyse des experts
Erwin van Veen, chercheur en conflits à l’institut Clingendael, a noté que cette directive d’Israël est « particulièrement inattendue » étant donné que la mission et les opérations relèvent des Nations Unies à New York. Il estime qu’Israël perçoit l’Unifil comme un observateur indésirable qui surveille ses activités.
Van Veen rejette l’idée que les frappes aient été accidentelles, qualifiant cela de réaction standard de l’armée israélienne face à des erreurs. « Israël connaît précisément la localisation des postes de l’Unifil et dispose d’une armée d’un professionnalisme avéré », a-t-il ajouté.
Position des États-Unis
La réaction des États-Unis, qui ont appelé Israël à garantir la sécurité autour des postes de l’Unifil, pourrait ne pas avoir d’impact immédiat selon Van Veen. Il souligne que les États-Unis ont souvent exprimé des préoccupations sans que cela n’entraîne de conséquences tangibles.
Van Veen prédit que si Israël continue de frapper ces postes de manière systématique et qu’il y a des pertes humaines, une opposition plus forte pourrait émerger, forçant les États-Unis à reconsidérer leur position. Cependant, il n’exclut pas qu’Israël continue à « harceler » ces postes dans l’espoir qu’ils se retirent.