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Notre rendez-vous anniversaire : « 80 ans du Parisien, 80 unes »
Le 22 août 1944 marque la parution du tout premier numéro du Parisien, en plein cœur de la libération de Paris. Pour célébrer cet anniversaire, nous avons sélectionné 80 unes historiques et emblématiques à travers les huit dernières décennies. Entre sport, faits divers, conquête spatiale, élections présidentielles et disparitions de personnalités, ces unes évoquent une riche multitude d’événements marquants. Nous souhaitons vous faire découvrir les coulisses de certains de ces moments mémorables tout au long de l’année.
Un deuil national : La mort de Charles de Gaulle
Le 11 novembre 1970, Le Parisien est sous le choc. L’édition grand format affiche un titre éloquent : « Le général est mort debout ! », accompagné d’un portrait sobre de Charles de Gaulle. L’ancien président de la Ve République a succombé brutalement deux jours auparavant, victime d’un AVC à sa résidence de la Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, peu avant son quatre-vingtième anniversaire.
Dans sa version tabloïd, le Parisien choisit également de mettre en avant cet événement tragique, avec une couverture qui montre Yvonne de Gaulle au premier plan, soulignant ainsi la gravité de la situation. Le titre, placé en bas de page, « Il était en pleine forme », souligne le choc que représente cette disparition pour toute la nation.
Une émotion sans précédent
La réaction à la mort de Charles de Gaulle est sans précédent. L’historien des médias, Christian Delporte, évoque une France figée face à cette perte. « Il n’y a rien d’équivalent. La France s’est arrêtée. Ce n’était pas seulement un ancien président, c’était un personnage historique », déclare-t-il. Le Parisien consacre douze pages à cet événement majeur.
La nouvelle de son décès, survenue le 9 novembre à 19h10, reste secrète jusqu’au matin du 10 novembre, privant ainsi les journalistes d’un temps précieux pour préparer cet « album du souvenir ». Les témoignages de proches, dont celui du père Jaugey, ajoutent une dimension humaine à cet événement tragique, alors que la communication instantanée d’aujourd’hui était absente.
Les derniers instants du général
Les derniers moments de l’homme de l’appel du 18 juin sont relatés avec attention. Ses ultimes paroles, « ce que j’ai mal », ainsi que ses dernières volontés, sont mises en lumière. Notamment, son souhait pour un cercueil en chêne mesurant 2,05 m. En parallèle, Le Parisien aborde aussi des aspects pratiques liés à cette triste nouvelle, comme une explication sur l’AVC et le deuil national décrété.
Une cérémonie sous haute émotion
Le jour des obsèques, une immense foule se rassemble devant les bureaux parisiens du général, symbolisant un deuil national. Le journal relate également l’émotion palpable à l’international, avec des stations de radio et chaînes de télévision qui interrompent leurs programmes pour rendre hommage à cette figure emblématique. 80 chefs d’État, dont des représentants de pays tels que les États-Unis et le Royaume-Uni, annoncent leur présence à la cérémonie prévue à Notre-Dame.
Un héritage gaulliste ancré dans le Parisien
Pour Le Parisien, le décès de Charles de Gaulle représente une page profondément marquante de l’histoire française. Depuis sa création en 1944, le quotidien a toujours été en phase avec le gaullisme, soutenant le général tout au long de sa carrière. Émilien Amaury, propriétaire du journal durant cette période, entretenait des liens étroits avec de Gaulle, renforçant ainsi l’identité gaulliste du quotidien.
Ce fidèle soutien se reflète dans l’histoire du journal, témoignant de l’impact durable de Charles de Gaulle sur la France et sur Le Parisien, qui continue d’écrire son histoire à travers les échos du passé.