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Les syndicats du centre hospitalier universitaire de Purpan-Rangueil à Toulouse expriment de vives inquiétudes concernant l’intégration d’un interne condamné pour des agressions sexuelles, prévue pour début novembre. Pour protéger le personnel, les organisations syndicales souhaitent lancer une procédure d’alerte permettant au personnel d’exercer son droit de retrait en cas de présence de cet interne.
Une procédure d’alerte annoncée
Lors d’un comité social et économique (CSE) tenu jeudi, toutes les organisations syndicales du CHU de Toulouse, y compris la CGT, la CFDT, FO, SUD et UNSA, ont décidé de déposer une procédure d’alerte le 4 novembre, date de l’intégration de l’interne. Cette information a été relayée par l’AFP, confirmant que cette action vise à signaler un « danger grave et imminent ».
Un risque jugé inacceptable
Julien Terrié, représentant de la CGT au CHU, a souligné que cette procédure permettrait aux salariés d’exercer leur droit de retrait, en raison d’un « risque trop important » pour le personnel et les patients. En mars dernier, l’interne avait été condamné à Tours à cinq ans d’emprisonnement avec sursis probatoire pour des agressions sexuelles commises entre 2017 et 2020, alors qu’il était étudiant en médecine. Bien que le parquet ait requis une peine de prison ferme, un appel a été interjeté.
Situation préoccupante pour le personnel et les patients
L’interne, qui était en stage au CHU de Limoges au moment de sa condamnation, avait été suspendu à titre conservatoire avant d’être réintégré. Actuellement, une procédure disciplinaire à son encontre est toujours en cours à l’université de Tours, suite à la demande du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il doit entamer sa septième année de médecine en radiologie à Toulouse.
Une interne, qui a souhaité rester anonyme, a exprimé son incompréhension face à cette situation : « L’hôpital est censé être un espace sain et sécurisant pour les patients. On nous demande d’être irréprochables mais on laisse passer un agresseur sexuel dans nos couloirs ? » Elle a également fait part de son inquiétude quant aux conséquences que cela pourrait avoir pour les patients vulnérables.
Position du CHU et de l’université
Les deux institutions concernées ont déclaré qu’il n’existait actuellement pas d’obstacle légal à l’inscription de l’interne, n’ayant pas fait l’objet d’une sanction disciplinaire. Elles ont reconnu l’émotion que cette affectation suscite et ont promis de surveiller de près le déroulement des stages de cet interne, en respectant leurs engagements contre les violences sexistes et sexuelles.
Des mesures d’adaptation du cadre d’exercice professionnel et d’accompagnement par le service de santé au travail sont également en cours d’organisation. Cependant, M. Terrié a exprimé des doutes quant à la capacité du CHU à mettre en place un dispositif spécifique, notamment lors des gardes de nuit et de week-end.
Réaction de l’avocat de l’étudiant
Contacté par l’AFP, l’avocat de l’interne, Me Alain Jakubovicz, a choisi de ne pas commenter la situation tout en regrettant ce qu’il considère comme une forme de « harcèlement » envers son client.