Les femmes ont-elles vraiment plus froid que les hommes
Les études antérieures avançaient l’idée largement répandue selon laquelle les femmes ressentaient plus le froid que les hommes. Certaines de ces études ont souligné les différences comportementales entre les deux sexes dans la régulation de la température dans les lieux de travail, notant que les femmes préféraient des températures modérées, contrairement aux hommes qui appréciaient des températures plus basses.
D’après une autre étude ancienne, la température moyenne du corps des femmes est légèrement plus élevée que celle des hommes, cependant, leurs mains, pieds et oreilles ont tendance à être plus froids. Ceci est dû à la présence des hormones œstrogène et progestérone chez les femmes. L’œstrogène dilate les vaisseaux sanguins périphériques permettant à la chaleur de s’échapper facilement de ces zones, tandis que la progestérone resserre les vaisseaux sanguins de la peau, maintenant ainsi la température du corps en même temps qu’elle réduit le flux sanguin vers les extrémités.
Cela pourrait expliquer pourquoi les femmes ressentent plus le froid que les hommes, leurs extrémités se refroidissant rapidement. Cependant, une étude récente a indiqué que la perception de la température corporelle et la capacité de la réguler ne dépendent pas du genre, mais de leurs caractéristiques physiques, en particulier de la taille du corps et de la masse grasse.
Une nouvelle étude remet en question les idées préconçues
Les résultats d’une récente étude menée par un groupe de scientifiques des « Instituts nationaux de la santé américains » ont montré que les hommes et les femmes perçoivent les températures de manière assez similaire, et que leur réponse aux variations de température est largement identique.
L’étude a inclus une expérience pratique sur 12 femmes et 16 hommes, tous en bonne santé, placés dans une pièce dont les chercheurs contrôlaient la température entre 31°C et 17°C. Tous les participants portaient des vêtements uniformes, ainsi que des capteurs mesurant l’activité électrique de leurs muscles et la température de leur peau.
Les chercheurs ont également mesuré la quantité d’oxygène inhalée et de dioxyde de carbone expirée à l’aide d’un « calorimètre indirect », permettant de suivre l’énergie consommée pour maintenir la température corporelle. Le poids des individus, leur pourcentage de graisse corporelle et leur métabolisme de base ont été enregistrés, tous facteurs influençant la production de chaleur dans le corps.
Le barème établi par les scientifiques variait entre une sensation de froid extrême et une sensation de chaleur extrême. Les résultats ont montré que la perception de la température de la pièce était assez similaire entre les hommes et les femmes, ressentant tous deux le froid à la même température, entre 20°C et 21°C. De plus, la température de la peau des participants était similaire, avec une légère augmentation de la température corporelle des femmes participantes.
Les mesures physiologiques, telles que l’activité électrique des muscles, ont révélé des similitudes entre les deux sexes, avec une légère différence dans les taux métaboliques en faveur des hommes.
Les scientifiques ont constaté que les femmes maintenaient leur température corporelle à des températures plus basses dans la pièce, peut-être en raison d’un pourcentage de graisse plus élevé offrant une isolation thermique plus importante. La température à laquelle les corps des femmes ont commencé à consommer de l’énergie pour rester au chaud, appelée « température critique basse » par les chercheurs, était légèrement inférieure à celle des hommes, d’environ un degré Celsius en moyenne.
Bien que l’échantillon sur lequel l’expérience a été menée était limité, l’étude offre l’opportunité de remettre en question une des croyances répandues sur la perception du froid entre les sexes.
