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Les médecins indiens reprennent le travail après des manifestations

by Chia
Les médecins indiens reprennent le travail après des manifestations

Les médecins indiens reprennent le travail après des manifestations

Des médecins en Inde ont repris le travail après une grève de 11 jours, déclenchée par le viol brutal et le meurtre d’une médecin stagiaire dans un hôpital public de la ville orientale de Kolkata ce mois-ci.

Cependant, les manifestations se sont poursuivies à Kolkata jeudi, où des personnes se sont rassemblées pour une nouvelle journée de manifestations contre la dernière agression sexuelle mortelle sur une femme en Inde, survenue dans l’enceinte du Collège médical RG Kar et de l’hôpital.

Le contexte des manifestations

Les médecins à travers le pays ont arrêté de travailler, à l’exception des services d’urgence, exigeant de meilleures mesures de sécurité dans les établissements médicaux et justice pour la victime âgée de 31 ans.

« Nous reprenons nos activités suite à l’appel de la Cour suprême et aux assurances et interventions concernant l’incident de RG Kar et la sécurité des médecins », a déclaré l’Association des médecins résidents (RDA) à l’Institut indien des sciences médicales de New Delhi (AIIMS).

La RDA de l’hôpital Indira Gandhi dans la capitale nationale était également prête à mettre fin à la grève « dans un esprit d’intérêt national et de service public », selon un communiqué.

Les réactions de la Cour suprême

Lors d’une audience jeudi, la Cour suprême a encouragé les médecins à retourner au travail et a déclaré qu’aucune « action coercitive » ne devait être prise contre les manifestants pacifiques, selon les médias locaux.

La cour a également ordonné aux autorités locales et nationales de mettre en place des mesures de sécurité dans un délai de deux semaines.

Le Bureau central d’investigation (CBI), une agence fédérale, a soumis un rapport d’avancement sur l’enquête à la plus haute juridiction.

Une nation en émoi

L’Inde a été choquée par le viol et le meurtre de la stagiaire, son corps ensanglanté et mutilé ayant été trouvé le 9 août. Une population indignée a rejoint les médecins dans des manifestations à travers le pays.

La Cour suprême a mis en place cette semaine un groupe de travail national de médecins pour formuler des recommandations sur la sécurité des travailleurs de la santé.

« Protéger la sécurité des médecins et des médecins femmes est une question d’intérêt national et de principe d’égalité. La nation ne peut pas attendre un autre viol pour agir », a déclaré le juge en chef Dhananjaya Yeshwant Chandrachud.

« Si les femmes ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail en toute sécurité, alors nous leur refusons les conditions fondamentales d’égalité », a ajouté Chandrachud, qui a dirigé une formation de trois juges.

Des mesures de sécurité renforcées

La Cour a en outre ordonné la mise en place d’une force paramilitaire fédérale pour assurer la sécurité à l’hôpital de Kolkata, après que des médecins femmes ont exprimé leur inquiétude concernant leur sécurité suite au crime et à la dégradation ultérieure de l’établissement par des hommes non identifiés.

Un bénévole de la police, chargé d’assister les membres du personnel de police et leurs familles pour les admissions à l’hôpital, a été arrêté et inculpé pour le crime.

Opinion des experts

Thulasi K Raj, avocate à la Cour suprême, a mentionné qu’il existe des limites à ce que la cour peut faire et comment ses directives peuvent être mises en œuvre à l’échelle nationale.

« Je pense que la confiance que les gens placent dans la Cour suprême pour résoudre un problème aussi compliqué que l’agression sexuelle sur les femmes est mal placée », a déclaré Raj.

« Nous devons mettre notre responsabilité sur l’exécutif et les législateurs, qui sont responsables de l’application et de l’élaboration des lois, ainsi que des mesures à prendre pour sensibiliser à la réduction, voire à l’élimination, du nombre d’agressions que subissent les femmes dans le pays », a-t-elle ajouté.

La persistance de la violence sexuelle

Des militants affirment que cet incident montre une fois de plus comment les femmes en Inde continuent de faire face à la violence sexuelle malgré les lois plus strictes introduites après le viol collectif et le meurtre d’une étudiante de 23 ans dans un bus à New Delhi en 2012.

Cet incident avait poussé les politiciens à ordonner des peines plus sévères pour de tels crimes et à mettre en place des tribunaux d’instance spécialisée pour les affaires de viol. Le gouvernement a également introduit la peine de mort pour les fauteurs d’agressions répétées.

Cependant, malgré des législations plus strictes, la violence sexuelle demeure omniprésente en Inde. En 2022, la dernière année pour laquelle des statistiques sont disponibles, la police a enregistré 31 516 rapports de viol, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2021, selon le Bureau national des dossiers criminels.

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