L'expansion financière et le déclin pétrolier menacent l'économie irakienne
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé ce mardi que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l'Irak serait en baisse pour les années 2023 et 2024, principalement en raison d'une diminution de la production de pétrole dans le pays, y compris les coupures de production de l'alliance "OPEP+". Cette expansion financière considérable du pays, prévue dans la loi du budget triennal, représente des risques à moyen terme.
Bien que l'Irak soit sur la voie d'une croissance de 5% de son PIB non pétrolier pour l'année 2023, le FMI prévoit que la fermeture du pipeline pétrolier entre l'Irak et la Turquie, ainsi que les restrictions de production de l'OPEP+, réduiront la croissance du PIB global pour les deux années en question.
Les taux d'inflation devraient se stabiliser dans les mois à venir grâce à une politique de contrôle monétaire rigoureuse mise en œuvre par la Banque centrale d'Irak et d'autres facteurs, selon le FMI.
En juin 2023, le gouvernement irakien a ratifié un budget triennal visant à soutenir les projets de développement, marquant un tournant significatif dans la planification financière de l'Irak.
Malgré le démarrage retardé de l'exécution du budget, il est attendu que la situation financière du pays passe d'un excédent conséquent en 2022 à un déficit en 2023. Ce déficit pourrait s'élargir en 2024 en raison des récentes mesures, notamment concernant l'emploi public et les pensions.
Le fonds a souligné que l'économie irakienne, largement dirigée par l'État et dépendante du pétrole et du gaz, nécessite des réformes structurelles profondes pour se diversifier et réaliser une croissance durable.
Le FMI a indiqué que les priorités comprennent la création d'opportunités équitables pour le secteur privé à travers des réformes des secteurs bancaire et de l'électricité, la réduction des distorsions sur le marché du travail, et la poursuite des efforts pour améliorer la gouvernance et lutter contre la corruption.
L'équipe du FMI a exprimé sa volonté de soutenir les autorités irakiennes dans leurs efforts de réforme et a remercié pour les discussions fructueuses au cours de la mission.
Le Premier ministre irakien, Mohamed Shia al-Sudani, a placé la réforme économique en tête de ses priorités gouvernementales. Cependant, il est confronté à un défi ardu dans un pays où l'État reste le principal employeur et où la bureaucratie, ainsi que les lois obsolètes, freinent l'activité du secteur privé.