Libération d’un prisonnier de Jérusalem après 23 ans sous menace
Les autorités israéliennes ont libéré, mercredi, le prisonnier de Jérusalem, Mohammed Mahmoud Al-Salehi (42 ans), originaire du camp de Qalandia au nord de Jérusalem occupée, après 23 ans de détention.
Malgré la fin de sa peine, sa libération est assortie de menaces à l’encontre de lui et de sa famille s’ils célèbrent l’événement.
Les premiers moments de la libération d’Al-Salehi ont été marqués par des scènes de joie, avec des habitants venus le féliciter au siège du Comité populaire de Qalandia.
Dans ses premières déclarations aux médias, Al-Salehi, prudent, s’est contenté de quelques mots pour se présenter et évoquer les conditions générales des prisonniers. Il a partagé qu’il se sentait maintenant « libre » après avoir vécu la privation et l’oppression en prison, regrettant l’absence de ses camarades de captivité qu’il considère comme sa deuxième famille.
Un proche, Mohannad Shahada, membre du conseil municipal de Kafr Aqab au nord de Jérusalem, a mentionné que Mohammed a grandi alors que son père était déjà prisonnier, et aujourd’hui, il goûte enfin à la liberté après 23 ans d’incarcération.
Il a souligné les nombreux changements survenus dans la vie de Mohammed pendant sa détention, notamment le décès de sa grand-mère, le mariage et la paternité de ses amis, alors qu’il restait incarcéré.
Avant le 7 octobre dernier, ses conditions de détention ne peuvent être comparées à celles subies depuis cette date, marquée par des actes d’humiliation contre les prisonniers.
Aujourd’hui, Mohammed peut enfin revivre, peinant à croire qu’il est enfin libre et impatient de retrouver sa famille.
Avant sa libération, les autorités israéliennes ont contraint le père du prisonnier à signer des documents imposant des amendes et interdisant les célébrations publiques, mais les habitants n’ont pas pu s’empêcher d’accueillir chaleureusement Mohammed, malgré les restrictions.
