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Mahboub Al-Din Al-Khatib un intellectuel islamique unique

by Sara
Mahboub Al-Din Al-Khatib un intellectuel islamique unique

Mahboub Al-Din Al-Khatib : Un intellectuel islamique unique

Mahboub Al-Din Al-Khatib représente un modèle distinct des figures de l’histoire islamique contemporaine. Originaire de Damas, il est issu du quartier de Qaimariah, appartenant à la famille « Al-Khatib », connue pour sa contribution à la présidence de sermons à la mosquée des Bani Oubayda à Damas. Son père, le cheikh « Abu Al-Fath Al-Khatib », était le gardien de la Bibliothèque al-Dhahiriya, un centre névralgique pour les chercheurs en patrimoine islamique dans la région du Levant.

Évoluant dans la mouvance du salafisme de Damas, qui s’inscrit dans la filiation du salafisme réformiste initié par le cheikh Muhammad Abduh, Mahboub Al-Din était un disciple spirituel du cheikh Tahrir al-Jaza’iri, considéré comme le père du salafisme damascène, dont l’illustre figure, Jamal al-Din al-Qasimi, l’a influencé. Mahboub Al-Din a affirmé : « C’est par ce sage que j’ai compris mon identité arabe et islamique ».

Une vision novatrice de l’institutionnalisation

Si les discussions autour de Mahboub Al-Din Al-Khatib sont nombreuses, cet article se concentre sur sa vision singulière, celle de l’importance de l’institutionnalisation dans chaque lieu qu’il visitait. Contrairement à la plupart des savants de son époque, qui centrait leur action autour de leur propre personne, Mahboub Al-Din prônait une approche organisationnelle, signalant une avance sur son temps, ainsi qu’un intérêt particulier pour la fabrication des médias de manière variée. Cela lui a permis d’exercer une influence significative durant une période critique de l’histoire islamique.

Les premières initiatives : La société de la renaissance arabe

Lors de son arrivée à Istanbul, capitale de l’Empire ottoman, pour étudier à la fois dans les facultés de lettres et de droit, Mahboub Al-Din fut frappé par la situation des étudiants arabes, submergés par l’influence de la langue turque et peu familiers avec l’arabe. Motivé par cela, il fonda la « Société de la Renaissance Arabe ». Cette organisation se réunissait régulièrement dans un café d’Istanbul, où les jeunes arabes pouvaient s’adonner à la lecture des journaux arabes. Toutefois, cette activité attira l’attention des autorités turques, et il fut contraint de quitter Istanbul pour retourner à Damas.

Engagement politique : La société de la consultation ottomane

Peu après son retour, une opportunité se présenta pour lui au Yémen, dans le port d’Hodeïda. Avant son départ, il fit une escale au Caire pour rencontrer le cheikh Rashid Rida, qui lui parla de la création de la « Société de la Consultation Ottomane », une organisation politique visant à encourager la vie parlementaire et à faire de l’administration ottomane une entité de justice et de consultation. Mahboub Al-Din accepta de fonder une section de cette société au Yémen, y créant deux organisations : l’une intellectuelle, « Société de la Renaissance Arabe », et l’autre politique, « Société de la Consultation Ottomane ».

Un acteur dans les luttes politiques

Mahboub Al-Din Al-Khatib se retrouva ensuite impliqué avec la « Société de l’Union et de la Progrès », une affiliation qui lui causa des conflits avec le cheikh Rashid Rida, qui n’approuvait pas cette alliance. Bientôt, la réalité des intentions de cette société lui devint évidente, et il se heurta à celle-ci à son retour à Damas, choisissant finalement de fuir à nouveau vers le Caire après avoir été poursuivi par les autorités.

Les défis d’un engagement constant

À travers ses actions, Mahboub Al-Din contribua également à la création du « Parti Ottoman pour la Décentralisation Administrative ». Lors des élections, il fut nommé assistant secrétaire général, tandis que Rashid Rida occupait un poste exécutif. Frustré par le manque de résultats, il rejoignit la « Société de la Jeunesse Arabe », où il fut désigné comme représentant. Sa vie prit un tournant lorsque, lors d’un voyage au Koweït, il fut arrêté par les autorités britanniques, conduisant à son emprisonnement à « Al-Ashar » à Bassorah, cela en raison de ses sympathies islamistes.

Un héritage inspirant

À sa libération, Mahboub Al-Din retourna rapidement au Caire, échappant à la peine de mort prononcée par Jamal Pacha pendant la répression des années 1916 à Damas et Beyrouth. Il est crucial de souligner que son engagement politique ne visait pas la séparation de l’Empire ottoman, comme il lui arrive de l’affirmer : « Je reconnais sincèrement que je n’ai jamais envisagé, moi ou mes collaborateurs, de nous séparer de l’État ottoman ».

La fondation de la société des jeunes musulmans

Enfin, le début du XXe siècle est marqué par l’émergence de la « Société des Jeunes Musulmans », fondée en 1927, dont Mahboub Al-Din Al-Khatib était l’initiateur. À sa création, il occupa le poste de secrétaire général. Sa passion pour la création et la promotion d’institutions le suivit tout au long de sa vie, se manifestant à chaque étape de son parcours. Le célèbre érudit Al-Qaradawi a affirmé : « Mahboub Al-Din Al-Khatib a voyagé dans le monde de l’engagement islamique de Damas à Beyrouth, en passant par la Turquie, Le Caire, le Yémen et La Mecque, tout en étant à l’avant-garde des luttes ».

À suivre

Ses initiatives en matière de médias seront abordées dans un prochain article, mettant en lumière l’impact significatif de Mahboub Al-Din dans le domaine de l’information et de la communication.

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