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Révélation de Mediapart sur des crimes de guerre français à Gaza
Le site d’information Mediapart a annoncé que le député Thomas Bour du parti La France Insoumise a entrepris des actions légales concernant un citoyen franco-israélien soupçonné d’être complice d’actes de torture dans la bande de Gaza. Il n’y a plus de doute sur le possible engagement des binationaux combattant dans les rangs de l’armée israélienne dans des crimes de guerre.
Le site, dans un rapport rédigé par Justin Brabant, a expliqué qu’une vidéo de 45 secondes, tournée de nuit, montre cinq soldats en uniforme militaire israélien traitant des prisonniers, les faisant descendre d’un camion les yeux bandés et les mains ligotées. L’homme qui filme les humilie violemment en français en disant « Avez-vous vu ces scélérats, mon neveu? Ce sont les enfants de la prostituée! »
Le locuteur filme en riant en français avec un prisonnier torse nu en disant « Regarde. Il s’est uriné dessus. Je vais te montrer son dos. Tu rigoleras. Ils l’ont torturé pour le faire parler. As-tu vu son dos? » Dans l’image suivante, le dos du prisonnier semble marqué de cicatrices.
Le site a souligné que les autres détails de la vidéo confirment le contexte dans lequel elle a été filmée, expliquant que les vidéos montrant des prisonniers palestiniens subissant des humiliations publiques aux mains des soldats israéliens ne sont plus rares depuis le début des opérations israéliennes dans la bande de Gaza. Cependant, cette vidéo est unique car elle aurait pu être filmée par un citoyen français combattant dans les rangs de l’armée d’occupation.
Conséquences légales potentielles
Grâce aux informations disponibles dans les sources ouvertes et après avoir échangé des informations avec de nombreux soldats israéliens, il s’est avéré que le journaliste palestinien Younis Tirawi a identifié son vidéaste, (initiales S.W.), de la ville de Lyon, un jeune homme résidant à Villeurbanne et répondant à ce nom, mais a nié être le propriétaire de la vidéo.
La justice française enquêtera bientôt, selon le site, après que le député Thomas Bour ait transmis l’affaire au procureur de Paris et au parquet national antiterroriste, qui comprend une unité dédiée aux crimes contre l’humanité. Le député a alerté sur la « complicité dans les crimes de guerre et les actes de torture » que révèle cette vidéo, exhortant le système judiciaire à enquêter sur l’identité du vidéaste.
La communication de l’armée israélienne n’a pas répondu à son questionnement sur cette vidéo, mais le ministère français des Affaires étrangères a réagi en déclarant que « cette vidéo est choquante et le comportement qu’elle montre est révoltant ». Le ministère a précisé que « la justice française est compétente pour traiter des crimes commis par des ressortissants français à l’étranger, y compris dans le conflit actuel ».
Engagement dans l’armée israélienne
Pour comprendre pourquoi le peuple français pourrait être responsable de crimes de guerre dans le secteur palestinien, il faut d’abord comprendre comment et pourquoi les Français peuvent servir dans l’armée israélienne, selon l’auteur. Ce cas particulier, selon Mediapart, est permis en vertu de l’accord de 1959 entre la France et Entité sioniste, qui définit les obligations militaires des individus binationaux et indique que les Franco-Israéliens peuvent être enrôlés par l’armée israélienne indépendamment de leur lieu de résidence.
Bien que Thomas Bour ait demandé au Premier ministre de « suspendre immédiatement » cet accord permettant aux binationaux de servir dans l’armée israélienne, une telle action ne peut être entreprise immédiatement, car elle exige un préavis d’un an avant toute résiliation.
Les médias français estiment le nombre de binationaux qui combattent actuellement dans l’armée israélienne à « plus de 4 000 », se basant sur d’anciennes informations fournies par l’armée israélienne au journal Libération en 2018, et il est probable que ce chiffre soit bien plus élevé.
Conclusion
Alors que le ministère français de la Défense a affirmé qu’aucun soldat français n’a participé à la guerre de Gaza, l’exécutif français semble embarrassé par la question de ces citoyens binationaux, peut-être en prévoyant des scandales, car les observateurs spécialisés dans la guerre de Gaza n’ont guère de doutes que le peuple français soit impliqué dans des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité dans le secteur palestinien, en raison de multiples facteurs faisant d’une personne un « complice » dans un crime de guerre.