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Le 7 octobre 2023, un événement marquant s’est tenu au Marstalltheater de Munich, où le historien et auteur Michael Wolffsohn a abordé le thème crucial du conflit israélo-palestinien. Accompagné des acteurs du Residenztheater, Barbara Horvath et Michael Goldberg, Wolffsohn a proposé une réflexion profonde sur les tragédies vécues des deux côtés du conflit.
Une mise en scène évocatrice
La scène était simple mais efficace, avec des panneaux colorés et un mobilier minimaliste. Le débat a débuté avec une référence à l’œuvre de Goethe, soulignant la nécessité d’une prise de conscience face aux violences actuelles. Michael Goldberg a ainsi introduit le sujet en évoquant les manifestations qui se sont intensifiées depuis le 7 octobre, certains dénonçant le terrorisme de Hamas, tandis que d’autres accusent Entité sioniste de génocide.
Qui possède la terre sacrée ?
Au cours de la discussion, Wolffsohn a tenté de répondre à la question délicate : « À qui appartient la terre sainte ? ». Il a retracé l’histoire de Palestine, ancienne colonie britannique, en décrivant le peuple palestinien comme victime d’un système gouvernemental intransigeant. Son discours était riche en références, mêlant des citations bibliques, des extraits du Coran et des déclarations de figures historiques et politiques.
Il a abordé des thèmes tels que les pogroms, le déclin des Juifs en Espagne et au Portugal, et comment, à travers l’histoire, les Juifs ont souvent été courtisés avant d’être finalement persécutés. Selon Wolffsohn, cette dynamique constitue un « leitmotiv » tragique de l’histoire juive.
Une perspective historique et religieuse
Wolffsohn a ensuite examiné non seulement la dimension politique du conflit, mais aussi la dimension religieuse. Il a mis en lumière les similitudes et les différences entre les trois grandes religions monothéistes. Il a souligné que jusqu’à la fin du VIIIe siècle, l’Islam représentait une forme de christianisme arien, et que le centre religieux de l’Islam n’a jamais été Jérusalem mais plutôt Médine.
Pour Wolffsohn, le véritable fondement de l’Islam réside en Arabie, et il a critiqué le « centrage sur la Palestine » qui, selon lui, est une construction politique.
Un appel au dialogue
Réfléchissant sur sa propre biographie, Wolffsohn a partagé son parcours, affirmant qu’il était « Palestinien » à sa naissance en mai 1947 et qu’il est devenu « Israélien » un an plus tard. Cette connexion personnelle avec le conflit le pousse à promouvoir un dialogue constructif, loin des partisans aveugles. Il a suggéré qu’une solution politique pourrait être une combinaison de fédéralisme et de confédération.
Il a conclu en appelant à mettre fin aux justifications religieuses pour les violences, incitant à un débat civilisé et raisonnable.
Un moment de paix à Munich
Malgré l’annonce de mesures de sécurité accrues autour de l’événement, la ville de Munich s’est présentée sous un jour paisible ce soir-là. Le ciel, parsemé de nuages, s’étendait au-dessus du Marstall, où aucune manifestation n’était visible, témoignant d’un désir de sérénité face à des temps troublés.