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Les annonces politiques de Michel Barnier sur France 2
Deux jours après avoir présenté son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier était invité à l’émission politique « L’Événement » sur France 2, le jeudi 3 octobre au soir. Lors de cette occasion, il a détaillé les différentes annonces faites devant les députés, notamment concernant le budget qu’il doit soumettre la semaine prochaine et des pistes d’économies pour les finances publiques.
Hausse des impôts pour les entreprises et les plus riches
Michel Barnier a évoqué sa volonté d’augmenter les impôts pour environ « 300 entreprises » et « les personnes les plus fortunées », malgré des tensions avec le camp macroniste. Il a précisé : « Nous allons demander un effort aux plus grandes entreprises qui font plus d’un milliard » d’euros de chiffre d’affaires. Ce temps de contribution supplémentaire « sera fixé dans la loi » et pourrait durer un an ou deux ans. Toutefois, il a rassuré en déclarant qu’il n’y aura pas d’impôts nouveaux pour la grande majorité des 4 millions d’entreprises.
Les hausses d’impôts ciblant les ménages gagnant plus de 500 000 euros par an devraient générer « 2 milliards d’euros ».
Fusion des services publics pour réduire les coûts
Le gouvernement prévoit également de « fusionner des services publics » et « sans doute ne pas remplacer tous les fonctionnaires » pour diminuer les dépenses publiques. Michel Barnier a expliqué que l’administration va réorganiser certains services, en évitant le remplacement des fonctionnaires qui partent à la retraite, lorsque cela ne concerne pas des métiers en contact direct avec le public.
Il a également soulevé la question de l’apprentissage, en affirmant qu’il faudra examiner si certaines aides pourraient être mieux ciblées, ainsi que les « milliards » dépensés pour les transports sanitaires, se demandant s’il est possible de faire aussi bien avec moins d’argent.
Proposition d’une « allocation sociale unique »
Michel Barnier a annoncé son intention de lancer, pour l’année prochaine, un projet d’« allocation sociale unique », défendu par Laurent Wauquiez, président des députés LR. L’objectif de cette mesure est de faire en sorte qu’« au bout de ce travail, ça paye plus de travailler que de ne pas travailler ». Le Premier ministre a insisté sur la nécessité que le travail soit plus rémunérateur que l’addition des allocations, tout en souhaitant simplifier le système actuel.
Il a également mentionné la possibilité d’augmenter certaines allocations, notamment celles destinées aux « personnes en situation de handicap ».
Politique d’immigration : une ligne claire
Concernant l’immigration, Michel Barnier a affirmé : « C’est moi qui fixe la ligne » et a promis des mesures rigoureuses pour maîtriser ce sujet. Après des propos controversés du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, il a écarté l’idée d’une nouvelle loi sur l’immigration, précisant qu’il n’allait pas annoncer des lois à l’avance mais que des ajustements pourraient être nécessaires.
Il a déclaré qu’il s’agissait de légiférer pour appliquer les règles existantes afin de mieux maîtriser l’immigration, tout en accueillant ceux qui ont droit d’être accueillis en tant que réfugiés. En abordant l’Aide médicale d’État (AME), il a suggéré que l’on pourrait améliorer la gestion de ce dispositif.
Engagement envers l’agriculture
Enfin, Michel Barnier a promis de « faire une pause sur les normes » pour soutenir les agriculteurs touchés par diverses crises. Il a souligné l’importance de leur travail pour nourrir les Français et a exprimé son désir de réduire les contraintes qui pèsent sur eux. « Ils en ont ras-le-bol des contraintes, des règles et des contrôles », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’encourager cette catégorie professionnelle.