Table of Contents
La PME lyonnaise MonSenior déploie un réseau de maisons d’accueil familial pour seniors en perte d’autonomie, offrant une alternative aux EHPAD. Après deux ans d’expérimentation dans l’Ain, l’entreprise prévoit d’ouvrir 20 nouveaux hameaux d’ici fin 2025 et 60 de plus en 2026.
Un concept innovant pour l’accueil familial
MonSenior va ouvrir 60 maisons d’ici la fin de l’année. Cette entreprise, fondée en 2019, se spécialise dans l’accueil familial de personnes âgées et/ou handicapées, avec l’ambition de répondre à un besoin croissant dans un contexte de vieillissement de la population. En 2022, la France comptait 8 428 accueillants familiaux agréés, révélant une baisse par rapport aux 9 290 en 2019, selon le baromètre IFREP.
Marie Provot, vice-présidente de France Accueil Familial, souligne que le métier d’accueillant familial souffre d’un manque d’attractivité en raison de la précarité du statut, des conditions d’exercice complexes, et d’une rémunération jugée insuffisante.
Faciliter le métier d’accueillant familial
Pour surmonter ces obstacles, MonSenior a développé un concept de petits hameaux regroupant trois maisons, chacune conçue pour accueillir trois personnes âgées au rez-de-chaussée, tandis que l’accueillant réside au premier étage avec sa famille. Ces maisons standardisées offrent une superficie de 180 m² et un jardin d’au moins 2 000 m².
Les accueillants familiaux sont recrutés et formés par MonSenior, tout en étant agréés par les conseils départementaux. La rémunération, toutes indemnités confondues, s’élève à environ 3 500 euros nets par mois, après le paiement d’un loyer de 900 euros pour l’utilisation de la maison.
MonSenior joue un rôle de facilitateur en établissant un lien de confiance entre les professionnels et les bénéficiaires, avec un reste à charge pour ces derniers variant de 1 900 à 2 000 euros par mois.
Expansion rapide et défis à relever
MonSenior, qui compte actuellement 30 salariés, a validé son concept avec deux hameaux opérationnels dans l’Ain. Vingt nouveaux hameaux sont prévus pour 2025, principalement dans la Loire, la Haute-Loire, l’Ain, le Rhône et le Puy-de-Dôme, avec des discussions en cours avec des investisseurs institutionnels.
Pour réussir cette expansion, MonSenior doit convaincre des investisseurs et attirer des personnes âgées à revenus suffisants pour couvrir les coûts, tout en recrutant un nombre adéquat d’accueillants familiaux. Clément Venard, co-fondateur de l’entreprise, exprime sa confiance quant à l’attractivité de leur modèle, recevant plus de 200 candidatures par mois.
Un marché en pleine croissance
Malgré l’optimisme de MonSenior, le modèle d’accueil familial soulève des inquiétudes. Marie Provot met en garde contre la monétisation de services qui devraient être pris en charge par les pouvoirs publics, augmentant ainsi le coût final pour les familles. MonSenior, labellisée Esus (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale), réinvestit ses profits pour continuer à développer son offre.
Avec un marché des seniors en plein essor — passant de 15 millions de personnes de plus de 60 ans en 2021 à une prévision de 20 millions en 2030 — MonSenior s’inscrit dans un contexte de forte demande pour des alternatives aux EHPAD.