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Retrouver l’identité d’un Français présumé, mort dans des circonstances mystérieuses dans une grange anglaise, telle est la mission très difficile que s’est fixée une enseignante à la retraite.
Un corps sans identité
Une partie de l’énigme qui entoure l’identité d’un homme mort en Angleterre il y a huit ans pourrait se trouver au domaine de Primard, l’ancienne propriété eurélienne de Catherine Deneuve.
Très peu d’éléments ont été réunis jusqu’à présent sur l’individu dont le squelette a été découvert en décembre 2017, environ cinq ans après son décès, dans une grange abandonnée du Hampshire, dans le sud-est de l’Angleterre. Aucun document d’identité ne figurait parmi ses quelques affaires (un roman, du tabac à rouler, une paire de lunettes…) et les prélèvements ADN n’ont rien donné. Même la cause de sa mort est inconnue.
Un témoignage décisif
Pour tenter de retrouver son nom, la piste la plus concrète est liée au témoignage d’un couple britannique. Ce dernier est convaincu que la reconstitution faciale réalisée en images de synthèse correspond à l’homme qu’ils ont reçu à dîner en 2012, peu avant la date estimée de son décès. Ils décrivent un homme autour de 40 ans avec un fort accent français, qui sillonnait l’Angleterre, avant de rejoindre l’Irlande, et qui leur avait demandé l’autorisation de planter sa tente dans leur jardin pour une nuit.
Son nom s’est totalement effacé de leur mémoire, mais ils se souviennent de deux détails importants : l’homme avait confié être partiellement sourd suite à un accident militaire et, surtout, il avait précisé avoir travaillé chez Catherine Deneuve en tant que jardinier.
Une enquête menée avec détermination
Cette dernière information, une femme a décidé de l’exploiter. Bénévole auprès de l’association britannique Locate International, qui recherche des personnes disparues et tente de retrouver le nom de morts non identifiés, Caroline Fauveau se démène pour faire avancer l’enquête. « Je suis entrée en contact avec le jardinier en chef du domaine de Primard, qui travaille toujours sur place. Il m’a mise en relation avec la sœur de Catherine Deneuve, qui a épluché ses registres et qui m’a transmis une liste d’anciens salariés, mais tous sont trop âgés pour correspondre à la personne recherchée », explique-t-elle.
Cette enseignante à la retraite, installée à Dieppe, ne perd pas pour autant l’espoir de parvenir à ses fins : « je mène des recherches auprès des entreprises de jardinerie à proximité du domaine situé à Guainville, non loin de Dreux, qui auraient pu intervenir sur la propriété. Toutes ne m’ont pas encore répondu ». L’analyse isotopique des dents du défunt a révélé qu’il avait passé son enfance dans une zone comprise entre le sud-est de la France, la Corse et le sud-ouest de la Suisse, élargissant ainsi la zone de recherches.
Un appel à témoins
« Il est mort seul, nous ne voudrions pas qu’il tombe totalement dans l’oubli. Nous sommes persuadés que nous pouvons retrouver son identité. Des gens qui l’ont côtoyé sont forcément toujours en vie aujourd’hui et sont donc susceptibles de se manifester. Même un minuscule renseignement peut nous aider à l’identifier », souligne Roland Hugues, porte-parole de Locate International.