Home Actualité Naissances en hausse en Corée du Sud : un phénomène inédit en huit ans

Naissances en hausse en Corée du Sud : un phénomène inédit en huit ans

by Lea
Naissances en hausse en Corée du Sud : un phénomène inédit en huit ans

Naissances en hausse en Corée du Sud : un phénomène inédit en huit ans

Entre avril et juin 2024, la Corée du Sud a enregistré 56 838 naissances, marquant une augmentation notable avec des croissances de 2,8 % en avril et de 2,7 % en mai. C’est la première fois depuis 2015 que le pays voit une hausse de ses taux de natalité, un signe encourageant alors que la nation fait face à des défis démographiques croissants. La population vieillissante et un taux de natalité ayant chuté à seulement 0,7 enfant par femme ont conduit les autorités à s’inquiéter de cette tendance.

Des mesures gouvernementales massives

Pour tenter de renverser la tendance, le gouvernement sud-coréen a investi près de 280 000 milliards de wons (environ 193 milliards d’euros) entre 2006 et 2022. Ces dépenses ont été destinées à des initiatives telles que des allocations familiales, l’amélioration des services de garde d’enfants, ainsi que des aides pour les traitements d’infertilité. Malgré ces efforts considérables, le coût de l’éducation reste un obstacle majeur pour les jeunes couples. Récemment, le président Yoon Suk Yeol a annoncé la création d’un ministère de la natalité pour renforcer les actions en faveur d’une dynamique familiale.

Certaines entreprises contribuent également à cet effort collectif. Par exemple, la société de construction Booyoung a annoncé qu’elle verserait une prime de 100 millions de wons (environ 70 000 euros) à chaque employé devenant parent.

Un impact temporaire du Covid-19

Bien que la hausse des naissances au printemps puisse laisser penser que ces politiques portent leurs fruits, certains experts, comme Suzanne Peyrard de la Fondation France-Japon de l’EHESS, attribuent cette augmentation au contexte post-Covid-19. Selon elle, « cette hausse n’est pas le résultat des politiques sud-coréennes, mais plutôt un contrecoup du Covid-19 ». Au sortir de la pandémie, une recrudescence des mariages reportés et une volonté accrue de socialiser ont été observées, mais cette tendance s’est essoufflée, puisque les naissances ont chuté à seulement 18 242 en juin, atteignant ainsi un chiffre historiquement bas pour ce mois.

Des réformes structurelles indispensables

Pour Suzanne Peyrard, même avec un soutien politique, les mesures actuelles du gouvernement ne suffisent pas à renverser la tendance. « Il doit mettre en place de véritables réformes structurelles », affirme-t-elle. Les préoccupations économiques, telles que les difficultés sur le marché de l’emploi et l’augmentation des coûts immobiliers, découragent souvent les jeunes de fonder une famille. De plus, les tensions croissantes entre les hommes et les femmes dans la société sud-coréenne compliquent encore davantage la situation de la natalité.

Ce conflit, alimenté par des inégalités persistantes entre les sexes, est exacerbé depuis l’essor du mouvement #MeToo, entraînant une radicalisation de certains jeunes se déclarant « antiféministes ». Si cette tendance démographique se poursuit, les projections indiquent qu’en 2072, la Corée du Sud pourrait devenir une société très âgée, avec un âge médian de 63 ans, et potentiellement perdre jusqu’à un tiers de sa population dans les 50 prochaines années.

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – unsujet.com – Tous droits réservés