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Une législature sous tension pour le Nouveau Front populaire
La députée écologiste Lisa Belluco fait écho aux sentiments de ses collègues de gauche, déclarant : « Disons que le temps est comme qui dirait… suspendu. On est dans l’attente. » Tous se retrouvent spectateurs des premiers pas de Michel Barnier, entre une formation chaotique du gouvernement et des premiers couacs au sein de l’exécutif. « On est condamnés à être en réaction », confie le député du Parti socialiste Dominique Potier, tandis que Philippe Brun, également membre du PS, résume la situation par un sentiment de spleen à gauche.
Un ascenseur émotionnel pour la gauche
Ces trois derniers mois ont été marqués par un véritable ascenseur émotionnel pour la gauche. De l’improbable première place aux législatives, à l’apparition fugace de Lucie Castets – source d’espoir – en passant par les tentatives infructueuses de prendre la tête du gouvernement, le climat est lourd. Un sentiment de trahison et des critiques sur l’illégitimité du nouvel exécutif alimentent la frustration. Contrairement au Rassemblement national, le Nouveau Front populaire (NFP) annonce clairement ses intentions : ses députés seront de farouches opposants au gouvernement dirigé par Michel Barnier, avec l’intention de produire une motion de censure dès la première occasion.
Les stratégies du NFP face à l’exécutif
« La visibilité du RN durant le discours de politique générale nous permettra surtout de montrer que Marine Le Pen contrôle le gouvernement. Nous sommes la seule opposition », nuance Danielle Simonnet, ancienne Insoumise. Elle ajoute que le NFP cherche à clarifier sa position, tout en restant ouvert à la construction de certains textes. Les quatre présidents de groupe de gauche se sont récemment réunis pour discuter de leur stratégie afin d’attirer l’attention des médias. Le NFP prévoit de déposer une motion de censure qui sera centrée sur le contenu du discours de politique générale, plutôt que sur un simple « déni de démocratie ».
Des tensions internes au sein de la coalition
Malgré l’unité affichée, des tensions demeurent au sein de la coalition. Le Parti socialiste pourrait être celui qui défend cette motion de censure, signée par tous les parlementaires du NFP. Un parlementaire communiste observe que « chez les Insoumis, il y a une volonté de modérer leur approche », tandis que d’autres souhaitent éviter une image d’opposition systématique. Certains groupes au sein de la gauche ont suggéré de réaliser une entrée commune à l’Assemblée le 1er octobre, mais cette idée n’a pas suscité un grand enthousiasme parmi les socialistes.
Une législature incertaine
Alors que la législature progresse, certains députés expriment un mélange d’appréhension et d’incertitude. « C’est difficile de se projeter. On ne sait pas s’il y aura une dissolution. Cela complique le travail parlementaire », déclare Arnaud Le Gall de LFI. Cependant, il assure que des actions sont mises en œuvre dans leurs circonscriptions. Philippe Brun renchérit en mentionnant que l’absence de perspective fait naître ce spleen ambiant. Il souligne la nécessité de s’engager dans le débat budgétaire, même si cela ne préfigure pas un retour à l’ancien mode de gouvernance.
Penser l’après-Barnier
Au sein du NFP, les réflexions sur l’avenir se multiplient. Pour certains, « l’après » pourrait signifier un soutien à Lucie Castets, tandis que d’autres envisagent de nouvelles alliances. L’annonce du député Sacha Houlié, qui a récemment critiqué le gouvernement Barnier, a été saluée par certains membres de la gauche. Jean-Luc Mélenchon a qualifié les membres de l’aile gauche du parti présidentiel de « passe-plats du RN », accentuant les tensions entre les différents camps politiques.
Alors que Michel Barnier n’a pas encore prononcé son discours de politique générale, le futur du Nouveau Front populaire semble chargé de défis à relever dans le paysage politique français.