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Des nouvelles positives émergent pour l’aviation durable avec l’annonce de la construction d’une nouvelle usine de kérosène durable dans le port de Rotterdam, en réponse aux défis récents rencontrés par des géants comme Shell et BP.
Contexte difficile pour la production de kérosène durable
Shell a récemment admis que sa nouvelle usine de kérosène durable ne peut pas être financée pour le moment, entraînant une suspension temporaire des travaux. BP a également dû réduire significativement ses ambitions en matière de production de kérosène durable, en raison de complications financières. Ces nouvelles ont été particulièrement préoccupantes pour le secteur aéronautique, qui est responsable d’une part importante des émissions mondiales et qui compte sur les *sustainable aviation fuels* (SAF) pour sa transition vers une aviation plus verte.
Le kérosène bio que Shell et BP envisagent de produire, à partir d’huiles usagées et de déchets animaux, est considéré comme moins polluant que le kérosène traditionnel basé sur les combustibles fossiles. Cependant, le secteur fait face à un manque d’alternatives encore plus propres, comme l’aviation à hydrogène, qui reste une perspective lointaine.
Une lueur d’espoir : Power2X et Advario
Dans un développement positif, deux entreprises néerlandaises, Power2X d’Amsterdam et Advario de Rotterdam, ont annoncé la construction d’une usine de kérosène durable, y compris des installations de stockage et de logistique. Ce complexe industriel, prévu pour 2030, sera implanté sur un terrain de 26 hectares dans le port de Rotterdam, avec un investissement estimé à 1,5 milliard d’euros.
Cette nouvelle usine devrait produire environ 250 000 tonnes d’e-SAF par an, ce qui suffira à alimenter 7 000 vols réguliers entre Amsterdam et New York, faisant de cette installation la plus grande de son genre dans le monde.
Focus sur l’e-SAF et les retours positifs
Les deux entreprises visent à créer une version encore plus propre de kérosène, appelée e-SAF, fabriquée à partir de méthanol « vert ». Ce carburant synthétique est produit à partir d’hydrogène vert et de CO2, réduisant ainsi les molécules de carbone utilisées dans le processus. Power2X et Advario projettent d’importer la majorité de ce méthanol des États-Unis.
Ce projet a été accueilli favorablement par plusieurs acteurs du secteur. Zita Schellekens de KLM a exprimé sa satisfaction sur LinkedIn, soulignant l’importance de cette initiative face à des échecs récents dans le domaine des biocarburants.
Régulations européennes et opportunités
Occo Roelofsen, directeur de Power2X, a mentionné que les nouvelles réglementations européennes, qui obligent les compagnies aériennes à intégrer un minimum de 1,2 % d’e-SAF dans leurs réservoirs d’ici 2030, contribuent à la viabilité de leur projet. Bien que cela puisse impliquer un coût supplémentaire pour les compagnies, cela garantit une demande pour leur produit.
Cependant, des incertitudes subsistent concernant la rigueur de ces réglementations et les sanctions potentielles pour non-conformité, qui pourraient varier d’un pays à l’autre.
Défis financiers et perspectives d’avenir
Les compagnies aériennes, actuellement en difficulté financière, peuvent avoir du mal à investir dans des carburants plus propres. KLM a récemment annoncé qu’une réorganisation était nécessaire, et d’autres compagnies ont également émis des avertissements de bénéfices qui compliquent la situation. Par conséquent, des investissements supplémentaires pourraient être nécessaires pour finaliser la construction de cette nouvelle usine.
Power2X et Advario sont encore en train de finaliser leurs contrats avec des clients et des fournisseurs de matières premières, tout en cherchant des investisseurs pour soutenir leur projet ambitieux.