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Avec l’ouverture à la concurrence des lignes de train à grande vitesse entre Madrid, Barcelone, Levante et l’Andalousie, le secteur se prépare à une nouvelle phase de libéralisation. Cette initiative a déjà permis de réduire le prix des billets jusqu’à 28 % selon la CNMC, et jusqu’à 58 % selon un rapport récent de la plateforme de ventes Trainline. Cela a également entraîné une augmentation significative du nombre de passagers sur les corridors où Renfe n’est plus l’unique opérateur. Dans les semaines à venir, Adif prévoit d’ouvrir officiellement le processus pour que, d’ici 2026, les lignes de haute vitesse entre Madrid, la Galice, l’Asturies, ainsi que les ramales entre Séville, Cadix et Huelva, soient accessibles à la concurrence. Ouigo et Iryo suivent ce processus avec un intérêt marqué, bien qu’ils aient des réserves concernant le fonctionnement des trains Avril de Talgo, qui, depuis leur mise en service, ont rencontré de nombreux problèmes.
Nouvelles perspectives de libéralisation
Au cours de ce trimestre, le Ministère des Transports lancera la deuxième phase de libéralisation du transport ferroviaire de passagers, ouvrant ainsi d’autres corridors à la concurrence. Adif, le gestionnaire des infrastructures ferroviaires, mettra en place un nouveau cadre de capacité pour trois corridors : Madrid-Galicia, Madrid-Asturias et deux ramales depuis Séville vers Cadix et Huelva. Ce processus administratif définira les délais et le nombre de circulations de trains qui passeront sur chaque corridor, à partager entre les entreprises intéressées.
Renfe, l’opérateur actuel et ses nouveaux concurrents
Actuellement, Renfe est le seul opérateur sur ces corridors, dont trois sont déjà en fonctionnement, le quatrième, le ramal entre Séville et Huelva, devant être attribué cette année. Comme dans les autres cas, l’arrivée de nouveaux concurrents devrait entraîner une baisse des prix des billets, avec une conséquence directe : une augmentation du nombre de passagers. À l’heure actuelle, un billet entre Madrid et Santiago de Compostelle coûte entre 24 et 62 euros, tandis que le trajet vers Oviedo est compris entre 33 et 69 euros. La CNMC estime que la baisse des prix pourrait atteindre entre 24 et 28 % sur ces lignes avec l’entrée de nouveaux concurrents.
Intérêts de Ouigo et Iryo
Une fois qu’Adif aura présenté le cadre de capacité pour les lignes vers la Galice, l’Asturies et entre Séville, Cadix et Huelva, un processus administratif permettra aux entreprises intéressées de concourir avec Renfe. Ouigo et Iryo, déjà présents en Espagne, montrent un intérêt certain, mais restent prudents, souhaitant d’abord connaître les conditions imposées par Adif. Iryo a déclaré : « Nous sommes intéressés, mais nous devons d’abord comprendre les conditions fixées par Adif. » De son côté, Ouigo consultera ses actionnaires pour décider de sa participation éventuelle à ces nouveaux corridors.
Les défis des trains Avril de Talgo
L’incertitude concernant l’utilisation des trains Avril de Talgo, qui circulent sur les lignes à destination de la Galice et de l’Asturies, demeure. Ces trains, qui ont été mis en service en mai dernier, ont rencontré plusieurs problèmes techniques, le dernier en date étant survenu le 1er janvier, où près de 30 trains ont été immobilisés à cause d’un dysfonctionnement informatique. Cela pose la question de la sélection du matériel roulant pour ces nouvelles lignes.
Les enjeux des canons d’utilisation des infrastructures
Les « canons » sont les frais que perçoit Adif des opérateurs ferroviaires pour l’utilisation de ses infrastructures, telles que les voies et les stations. Actuellement, il n’est pas prévu d’inclure ces frais dans le nouveau cadre de capacité. En 2024, ces charges ont été gelées, et des remises ont été appliquées pour encourager le trafic ferroviaire, bien que la CNMC ait critiqué cette initiative. Le montant des canons reste un sujet de négociation entre Ouigo, Iryo et le ministre des Transports.
Impact sur les prix et le nombre de passagers
L’entrée de nouveaux concurrents dans le secteur de la haute vitesse a largement contribué à la baisse du prix des billets, entraînant ainsi une augmentation du nombre de passagers. Entre janvier et mars 2024, la haute vitesse a enregistré 8,5 millions de passagers, soit une augmentation de 27 % par rapport à l’année précédente. Les prix ont chuté entre 24 et 28 % sur les trajets où Renfe était auparavant le seul opérateur. La CNMC a noté une baisse de 24,5 % sur la ligne Madrid-Séville depuis l’entrée d’Iryo, avec une baisse similaire pour la ligne Madrid-Málaga, démontrant l’impact positif de la concurrence.