Home Actualité Rénovation urbaine à Pissevin : un espoir pour Nîmes en crise

Rénovation urbaine à Pissevin : un espoir pour Nîmes en crise

by Lea
Rénovation urbaine à Pissevin : un espoir pour Nîmes en crise

Rénovation urbaine à Pissevin : un espoir pour Nîmes en crise

Du haut de l’immense terrasse de la résidence Soleil-Levant, Alain Lorgeas, président du comité de quartier, observe le paysage du quartier de Pissevin. Avec Valdegour, le quartier voisin, Pissevin abrite environ 16 000 habitants, évoluant dans un décor dominé par le minéral, entre rectangles de béton et touches de verdure offertes par les oliviers et les pins parasol. À droite, des pelleteuses s’affairent, là où se dressait autrefois la tour Pollux, marquant le début d’une vaste opération de rénovation urbaine à Pissevin, qui, d’ici 2027, devrait transformer radicalement le quartier.

Un quartier autrefois prometteur

Pissevin, autrefois un quartier plein d’espoir, a vu son destin évolué vers la pauvreté. La situation a été troublée récemment par l’interpellation d’un homme par le Raid, ainsi que sur plusieurs incidents violents, dont des tirs visant des jeunes de la zone. Autrefois construit pour loger les rapatriés d’Algérie, ce quartier, avec ses logements sociaux et ses copropriétés, avait pourtant un potentiel. Raouf Azzouz, directeur du centre social Les mille couleurs, rappelle que les appartements y étaient spacieux et modernes à l’époque de leur construction, jouant un rôle central dans la vie du quartier.

Des défis liés à la pauvreté et au trafic de stupéfiants

À l’heure actuelle, près de 70 % des habitants de Pissevin vivent sous le seuil de pauvreté. Les commerces de la galerie Wagner, autrefois animés, sont désormais presque tous fermés, tandis que le trafic de drogue est devenu omniprésent. La proximité des autoroutes facilite cette situation, comme le souligne Rémy Alonso, secrétaire départemental du syndicat Alliance-Police nationale. L’architecture du quartier, avec ses recoins et passages, constitue également un terrain de jeu favorable aux dealeurs, rendant l’intervention des forces de l’ordre complexe.

Peut-on espérer un changement avec la rénovation urbaine ?

La vaste opération de rénovation urbaine a été décidée il y a quinze ans, mais a réellement démarré seulement l’an dernier. Raouf Azzouz se montre prudent quant à ses effets. Bien que cela représente une bonne opportunité pour les habitants, il prévient qu’il ne faut pas s’attendre à des changements spectaculaires du jour au lendemain. L’adjoint au maire, Olivier Bonné, explique que la démolition des espaces utilisés par les dealeurs pourrait gêner leur activité, mais souligne que des solutions plus globales seront nécessaires pour endiguer le trafic.

Promouvoir la mixité sociale

L’un des objectifs de la rénovation urbaine est de favoriser la mixité sociale. Bien que près de 700 logements doivent être démolis et relogés, il est essentiel de dédensifier le quartier. Jean-Marie Garabedian, directeur général du bailleur Un toit pour tous, informe que les résidents de la tour Pollux ont reçu plusieurs propositions de relogement, et la majorité a choisi d’autres localités, témoignant d’un désengagement vis-à-vis de Pissevin.

La création de logements variés, y compris des biens accessibles à la propriété, est indispensable pour éviter la concentration des problèmes liés à la pauvreté. Mathias Nieps, sous-préfet du Gard, évoque la nécessité de ramener des services au quartier, comme des commerces, afin d’améliorer la qualité de vie des habitants.

Vers un avenir meilleur pour Pissevin

Toutefois, pour que la rénovation urbaine à Pissevin ait un impact réel, il est essentiel d’améliorer la sécurité. Rémy Alonso plaide pour un renforcement des effectifs policiers et des peines adaptées pour dissuader les trafiquants. Le changement ne dépendra pas seulement de l’urbanisme, mais d’une approche intégrée qui combine sécurité, services et mixité sociale.

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – unsujet.com – Tous droits réservés