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Le laboratoire français Sanofi a engagé des négociations exclusives avec le fonds d’investissement américain CD&R, qui a proposé plus de 15 milliards d’euros pour acquérir « 50 % ou plus » de sa filiale Opella, connue pour la production du Doliprane.
Une décision stratégique pour Sanofi
Le choix de Sanofi fait suite à une réunion du conseil d’administration, où les options de vente à CD&R ou à un consortium dirigé par le fonds français PAI ont été examinées. Selon des informations confirmées par des médias français, CD&R a proposé 15,5 milliards d’euros, une offre supérieure à celle de PAI, qui s’est associé à des fonds souverains d’Abu Dhabi et de Singapour. Opella, en plus du Doliprane, commercialise d’autres produits comme le Dulcolax et le Maalox, représentant 12 % du chiffre d’affaires actuel de Sanofi et employant 11.000 personnes.
Réactions du gouvernement français
Bien que la décision officielle de Sanofi soit attendue ce vendredi, le gouvernement a déjà réagi. Le cabinet du ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, a déclaré que CD&R « est un fonds d’investissement sérieux qui présente des perspectives positives pour le développement global d’Opella ainsi que pour les sites implantés en France ». Cela démontre une certaine confiance du gouvernement envers l’investisseur américain, qui a précédemment investi dans des entreprises telles que Conforama et Rexel.
Engagements de CD&R
Malgré le fait que la France ne représente que 10 % des ventes d’Opella, la présence du Doliprane dans son portefeuille est considérée comme un symbole national. Le gouvernement a exprimé sa vigilance concernant l’empreinte industrielle de l’entreprise, notamment la production du Doliprane en France. Des engagements spécifiques seront exigés de CD&R pour garantir la préservation du siège et des centres décisionnels sur le territoire national, ainsi que pour maintenir l’empreinte industrielle d’Opella, qui exploite 13 sites de production dans le monde, dont deux en France.
Un contexte de restructuration dans l’industrie pharmaceutique
Cette cession s’inscrit dans un mouvement plus large au sein de l’industrie pharmaceutique, où de nombreuses entreprises, comme Pfizer et GSK, se sont également désengagées de leurs divisions de santé grand public pour se concentrer sur des marchés plus rentables. Sanofi a annoncé son intention de se séparer de cette division il y a un an. Actuellement, Opella, sous la direction de Julie Van Ongevalle, génère un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros, se positionnant comme le numéro trois mondial dans ce secteur.