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Un scandale secoue le quotidien britannique The Guardian, impliquant des allégations d’anti-sémitisme et une mutinerie parmi les journalistes, en raison de la vente de l’Observer, le plus ancien hebdomadaire dominical du monde.
Une crise au sein du Guardian
Le Guardian, reconnu pour ses convictions de gauche et sa posture morale, fait actuellement face à une tempête d’indignation. Malgré une réserve financière de 1,3 milliard d’euros, le groupe Guardian Media Group (GMG) continue d’accumuler des pertes, atteignant 42 millions d’euros pour l’année qui a pris fin en mars dernier. Cette situation a déclenché un conflit majeur autour d’une vente qui pourrait avoir des répercussions profondes sur la presse britannique.
La vente de l’Observer
GMG souhaite se débarrasser de l’Observer, un hebdomadaire qu’il a acquis en 1993, jugé moins radical que le Guardian. Cela a suscité des interrogations parmi les journalistes, d’autant plus que l’Observer a généré un bénéfice de 3,9 millions d’euros lors de sa dernière année financière. Les inquiétudes se portent également sur l’acheteur potentiel, Tortoise Media, une petite entreprise à la réputation obscurcie par des pertes constantes, qui semble peu préparée à gérer un titre aussi prestigieux.
Des tensions croissantes parmi les journalistes
Le climat au siège du Guardian à King’s Cross est explosif. Des rumeurs circulent quant à une éventuelle démission de Katharine Viner, rédactrice en chef, et d’Anna Bateson, directrice générale de GMG. Selon des sources internes, l’annonce de la vente a été faite sans préavis et a pris tout le monde par surprise.
Une amitié suspecte
Les journalistes sont d’autant plus inquiets de découvrir qu’Anna Bateson est une amie de longue date de James Harding, l’éditeur de Tortoise Media. Cette relation soulève des doutes sur l’intégrité du processus de vente, que beaucoup considèrent comme un « arrangement privilégié ». Plus de 90 % des membres du syndicat des journalistes ont voté en faveur de deux grèves de 48 heures.
Réactions et implications politiques
Plus de 70 figures de la culture ont signé une lettre condamnant la vente, la qualifiant de trahison envers le journalisme libéral. Les critiques s’élèvent de la part d’anciens rédacteurs de l’Observer et d’écrivains renommés, remettant en question la capacité de Tortoise à gérer un hebdomadaire si essentiel.
Des enjeux plus larges
Ce conflit met en lumière des tensions plus profondes concernant la direction du Guardian. Des accusations d’anti-sémitisme ont également été portées à l’encontre de certains membres du personnel, exacerbant les tensions internes. Jay Rayner, ancien critique gastronomique, a récemment quitté l’Observer, affirmant que le journal ne parvenait pas à traiter ces questions avec la gravité qu’elles méritent.
La position du Scott Trust
Le Scott Trust, gardien de l’héritage du Guardian, devra décider s’il soutient la direction de GMG ou s’il défend l’Observer. Les tensions au sein du Trust sont palpables, et une réunion cruciale se profile. Si le Scott Trust rejette la vente, cela pourrait entraîner des conséquences significatives pour la direction actuelle du Guardian.
Conclusion
Alors que le Guardian fait face à des accusations de trahison et d’auto-sabotage, la situation actuelle pourrait redéfinir non seulement l’avenir de l’Observer mais également le paysage du journalisme britannique. Les choix du Scott Trust dans les jours à venir seront cruciaux pour maintenir l’intégrité du Guardian et préserver son héritage.