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Des traces de pesticides, dont certains sont interdits, ont été découvertes chez des enfants vivant dans la plaine d’Aunis, près de La Rochelle. Cette situation suscite une alerte sanitaire et soulève des préoccupations quant à l’impact des produits chimiques sur la santé des plus jeunes.
Des analyses révélatrices
L’association Santé Avenir Environnement a mené des prélèvements sur les cheveux et les urines de plus de 70 enfants vivant dans cette zone agricole. Les résultats, publiés lors de l’Appel de La Rochelle, une marche pour réclamer un « plan de sortie des pesticides de synthèse », montrent une forte imprégnation des enfants par des substances chimiques.
« Plus ils habitent près des champs, plus les taux sont élevés », a commenté Laurence Huc, directrice scientifique à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Elle a précisé que l’étude visait à dresser un état des lieux de l’exposition des enfants à des substances variées.
Résultats préoccupants
Les analyses ont révélé la présence de quatorze molécules différentes dans les urines des enfants, avec une moyenne de 1,8 substance par enfant. Parmi les produits les plus courants figurent le pentachlorophénol (PCP), un insecticide trouvé dans presque un enfant sur deux, ainsi que deux fongicides : le propamocarbe et le phényl-2-phénol.
Substances détectées dans les cheveux
Dans les prélèvements capillaires, 45 substances ont été détectées, avec une moyenne de 4,4 par enfant. Le DEET, un insecticide, était présent chez 86,1 % des enfants testés, suivi du pipéronyl butoxide et de l’azoxystrobine.
Implications pour la santé des enfants
Des néonicotinoïdes, connus pour leurs effets néfastes sur le développement neurologique, ont été trouvés à des niveaux élevés chez 11 enfants, malgré leur interdiction. De plus, des herbicides comme l’atrazine et des insecticides tels que la dieldrine, tous deux interdits, ont également été détectés.
Selon Santé Avenir Environnement, 15 cas de cancers pédiatriques ont été enregistrés dans la plaine d’Aunis depuis 2008, dont deux décès. Ces chiffres posent des questions sur la sécurité sanitaire de cette région agricole.
Appel à l’action
Franck Rinchet-Girollet, fondateur de l’association, a exprimé sa frustration face à l’inaction des autorités. « Nous voulons une enquête des pouvoirs publics. Nous avons entrepris ce projet citoyen de recherche car l’Agence régionale de santé et Santé publique France ne font rien », a-t-il déclaré, alors que son fils de sept ans est en rémission d’un cancer.