Sommaire
Alain Damasio, écrivain et auteur de science-fiction, explore la notion de vitalité urbaine dans ses réflexions sur les villes de demain. Parmi ses œuvres marquantes, on trouve *La Horde du Contrevent* (La Volte, 2004) et *Les Furtifs* (La Volte, 2019). Son dernier livre, *Vallée du silicium* (Seuil, 2024), continue d’approfondir ces thèmes.
Vers une urbanisation massive d’ici 2050
En 2050, deux tiers de l’humanité seront domiciliés dans des villes. Cela soulève la question : ces cités pourront-elles accueillir cette population croissante de manière à améliorer la qualité de vie, ou deviendront-elles des machines à broyer l’humain ? Avec des mégalopoles atteignant 25 à 30 millions d’habitants, le défi est considérable.
À ces niveaux d’urbanisation, la disparition des espaces naturels empêche tout ressourcement. Les horizons se ferment, les déplacements deviennent chaotiques, et les effets de la pollution atteignent leur paroxysme. La vitalité humaine s’en trouve ainsi fragilisée. Les villes se transforment en biotopes exclusivement humains, où toute autre forme de vie est perçue comme nuisible. Par exemple, plutôt que de coexister avec les rats qui recyclent nos déchets, nous choisissons de les éradiquer.
L’importance d’un lien avec la nature
La relation à la terre est cruciale et souvent négligée. Les surfaces asphaltées des villes inhibent le contact avec le sol, et nous perdons ainsi notre connexion avec le ciel et la nature environnante. Les rivières, autrefois vivantes, sont maintenant redéfinies par des constructions humaines. Cette transformation souligne la tendance terraformatrice de l’humanité : un éloignement de nos racines naturelles.
San Francisco : un modèle d’innovation
Damasio affirme que « San Francisco est la ville où le futur se conjugue au présent ». Cette ville, perçue comme le centre de l’innovation, attire des technophiles qui testent sans cesse les nouvelles technologies. Alors qu’en France, les gadgets connectés sont encore marginaux, en Californie, ils font partie du quotidien. La voiture autonome, déjà en circulation à San Francisco, ne fera son apparition en France que dans une décennie, au mieux.
Un entrepreneur français, expert en gestion de cloud, a constaté que le marché californien est bien plus prometteur que le marché français, où les opportunités se comptent sur les doigts de la main. À San Francisco, 2 500 entreprises pourraient s’intéresser à son projet, illustrant ainsi le dynamisme de l’innovation urbaine.
À travers ces réflexions, Alain Damasio nous invite à repenser notre rapport aux villes et à l’avenir de l’urbanisation, en intégrant une approche plus respectueuse de la nature et de la diversité de la vie.
