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Échec du rapprochement des zones tribales en Pakistan
Selon le quotidien New York Times, les efforts du gouvernement pakistanais pour intégrer les anciennes zones tribales le long de la frontière avec l’Afghanistan dans le système juridique et politique en vigueur dans le pays ont largement échoué.
Dans un rapport de son correspondant Zia Rehman, le journal indique que les régions montagneuses du nord-ouest du Pakistan ont toujours été connues pour leur non-respect des lois et leur radicalisme. L’ancien président américain Barack Obama les avait qualifiées d’« endroit le plus dangereux du monde ».
Les efforts d’intégration de 2018
Le gouvernement pakistanais a agi en 2018 sous la pression de la surveillance internationale et en raison de la présence de groupes liés à Al-Qaïda et au Taliban, afin de réformer le système de gouvernance obsolète dans ces zones bénéficiant d’une quasi-autonomie.
Dans ce contexte, Islamabad a intégré ce qui était autrefois les zones tribales sous administration fédérale dans le cadre politique et légal en vigueur dans le pays.
Conséquences de l’intégration
Après l’intégration de ces zones dans la province de Khyber Pakhtunkhwa en 2018, le gouvernement pakistanais avait promis développement et paix. Cependant, le New York Times rapporte que ces régions souffrent aujourd’hui d’une nouvelle vague de « terrorisme », particulièrement après le retour des Taliban au pouvoir en Afghanistan en 2021, ce qui a fortement compromis les avancées vers la stabilité.
Des experts soulignent que l’intégration de cette région en difficulté dans une province voisine n’a pas résolu les problèmes profondément enracinés. La détérioration de l’ordre public représente un défi supplémentaire pour une nation de 250 millions d’habitants, déjà en proie à une instabilité économique et à des troubles politiques.
Les racines des problèmes
Les difficultés rencontrées par ces zones sont attribuées à des lois coloniales sévères en vigueur depuis plus d’un siècle, dont le but était de contrôler la population plutôt que de la servir. De plus, la situation juridique floue de ces zones tribales et leur proximité avec l’Afghanistan en ont fait des instruments pour des intérêts géopolitiques.
Réactions des chefs tribaux et des partis islamistes
Selon le New York Times, des chefs tribaux et des partis islamistes vont jusqu’à réclamer l’annulation de l’intégration, la considérant comme un objectif fondamental pour le Tehrik-i-Taliban Pakistan, que l’on considère comme l’une des principales sources d’insécurité dans la région.
La région continue de souffrir d’une gouvernance fragile, avec un manque de forces de police et des services défaillants. De nombreux habitants expriment leur déception, estimant que leurs conditions se sont détériorées depuis l’intégration.
Le retour des groupes extrémistes
Le journal précise que la gouvernance tribale traditionnelle, comme les conseils tribaux, a été remplacée par un système légal formel jugé lent et inefficace par beaucoup. Malgré les promesses de financement pour le développement, beaucoup de projets n’ont pas été réalisés en raison des difficultés économiques rencontrées par le Pakistan.
Dans ce contexte, la région reste vulnérable aux groupes extrémistes, y compris le Tehrik-i-Taliban Pakistan et l’État islamique – Province du Khorasan, qui exploitent l’instabilité. Certains habitants locaux réclament l’annulation de l’intégration, craignant que cela ne conduise à une remise de la région aux extrémistes.
Historique de radicalisation
Le New York Times affirme que les zones tribales sont devenues un bastion pour les extrémistes après les attentats du 11 septembre 2001 à New York et au Pentagone, où les opérations militaires américaines en Afghanistan ont poussé les combattants talibans et d’Al-Qaïda dans ces zones.
Tandis que certains groupes dans les anciennes zones tribales réclament l’annulation de l’intégration, des analystes avertissent que cela pourrait finalement conduire à abandonner ces régions aux groupes armés.