Sommaire
Israël reporte le vote sur l’attaque contre l’Iran
Le conseil ministériel israélien restreint pour les affaires de sécurité et de politique (le Cabinet) a reporté le vote concernant la date et les objectifs de l’attaque israélienne prévue contre l’Iran, selon des médias israéliens.
La chaîne de télévision israélienne a rapporté, vendredi, que le Cabinet n’avait pas réussi à parvenir à une décision concrète sur l’attaque contre l’Iran lors d’une discussion qui s’est tenue dans la nuit (jeudi soir).
De plus, le Cabinet n’a pas voté hier sur les grandes lignes du plan de réponse à l’attaque par missiles de l’Iran, ni même sur la délégation des décisions au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
Retard dans la décision
Des informations provenant de sources sécuritaires suggèrent qu’il est envisagé de ne pas voter sur la réponse et de la reporter pour une approbation plus proche de l’exécution de l’opération.
Il est également probable que le voyage du ministre de la Défense, Yoav Gallant, à Washington soit à nouveau retardé tant que le Cabinet n’aura pas pris de décisions sur la date de la réponse.
Il y a quelques jours, Netanyahu avait posé des conditions pour la visite de Gallant aux États-Unis, précisant que le voyage ne serait possible qu’après qu’il ait lui-même discuté avec Biden, et que le Cabinet ait approuvé la nature de la réponse contre l’Iran.
Suite à cela, le bureau de Gallant a annoncé qu’à la demande du Premier ministre, le ministre avait reporté son voyage à après la conversation politique entre le Premier ministre et le président américain.
Discussion sans décisions
Selon le site d’informations Walla, le Cabinet a discuté du sujet de la frappe, mais s’est abstenu de prendre des décisions.
Le site a précisé que le Cabinet a examiné plusieurs questions pendant environ quatre heures, y compris la réponse israélienne prévue en Iran.
Inquiétudes américaines
En parallèle, le site Walla a rapporté que des préoccupations américaines concernant la réponse israélienne à l’Iran ont diminué, selon un responsable américain de haut niveau.
Un autre responsable a indiqué que les choses évoluent dans la bonne direction, ajoutant que les divergences entre les États-Unis et Israël sur la réponse à l’Iran se sont réduites; cependant, la réponse qu’Israël envisage reste légèrement plus sévère que ce que la Maison Blanche souhaite.
Pour sa part, le porte-parole du Pentagone, Patrick Ryder, a déclaré que Washington poursuivait les discussions avec les Israéliens concernant ce qu’il a appelé leurs efforts plus larges contre le Hezbollah, tout en tenant compte de la nécessité d’éviter toute nouvelle escalade dans la région ou le déclenchement d’un conflit régional plus large.
Le programme nucléaire iranien
D’autre part, deux responsables américains ont déclaré à Reuters que les États-Unis estiment toujours que l’Iran n’a pas encore décidé de fabriquer une arme nucléaire, même avec les développements récents.
Ces déclarations proviennent d’un haut responsable de l’administration du président américain Joe Biden et d’un porte-parole du bureau du directeur du renseignement national, rejoignant William Burns, directeur de la CIA, qui avait précédemment déclaré cette semaine que les États-Unis ne voient aucune preuve que le leader iranien ait renoncé à sa décision de 2003 de suspendre son programme d’armement nucléaire.
Le porte-parole du bureau du directeur du renseignement national américain a affirmé : « Nous pensons que le leader suprême (l’ayatollah Ali Khamenei) n’a pas pris la décision de relancer le programme d’armement nucléaire qu’Iran a suspendu en 2003 ».
Réactions aux frappes iraniennes
Cette évaluation des renseignements pourrait aider à expliquer l’opposition des États-Unis à toute frappe israélienne contre le programme nucléaire iranien en réponse à l’attaque que Téhéran a lancée contre Israël la semaine dernière avec des missiles balistiques.
Biden a déclaré après cette attaque qu’il ne soutiendrait pas une frappe israélienne sur les sites nucléaires iraniens, sans préciser les raisons de cette décision. Ses commentaires ont suscité de vives critiques de la part des républicains, y compris l’ancien président Donald Trump.
Des responsables américains ont répété que tenter de détruire le programme d’armement nucléaire iranien ne ferait que retarder les efforts de Téhéran pour développer une bombe nucléaire, et pourrait même intensifier la détermination de Téhéran à la fabriquer.
Un responsable de l’administration Biden a déclaré : « Nous surveillons tous cette situation de très près ».
La mission de l’Iran auprès des Nations Unies à New York n’a pas encore répondu à la demande de commentaire, mais Téhéran a nié à plusieurs reprises posséder un programme d’armement nucléaire.